[...] sa dépravation, la luxure qui nichait au fond de son coeur. Peut-être me l'a-t-elle transmise par le lait maternel comme un poison invisible, mais mortel, maquillé en nourriture et en amour.
C'est peut-être à cet instant - là que l'inquiétude s'est emparé de moi, cet instinct originel que nous possédons tous, celui qui nous pousse à protéger nos enfants du mal.
- Il ne faut pas avoir peur d'appeler au secours. La prochaine fois, c'est moi qui aurai besoin d'un coup de pouce, et je viendrai te trouver.
Même ma peau me fait souffrir, comme si le chagrin et la peur étaient fixés à la surface de mon corps, tel un invisible costume de douleur.
A mon chagrin dévorant et à la peur de ce qui pu arriver à Samuel s'ajoute un sentiment de déracinement, comme si j'étais un arbre sans racines ou un minuscule bateau à la dérive sur un océan infini.
...je suis certaine d'avoir vu quelque chose bouger, glisser à la frontière du halo diffusé par le réverbère, comme un poisson qui nage prestement au travers d'un rayon de soleil avant d'être à nouveau englouti par les ténèbres.
d'expérience, je sais que les médecins débutants - les policiers aussi, d'ailleurs - sont souvent à la fois compétents et ambitieux. Ils n'ont pas encore été brisés par le système et, malgré toute les calamités auxquelles ils sont confrontés, n'ont pas été rattrapés par le cynisme et l'indifférence.
Avec mon babil incessant, on dirait que je veux faire mourir les gens d'ennui.
J'ignore où je vais, je ne sais que ce que je fuis.
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Mais Dieu n'a pas respecté sa partie de l'accord :Jonas n'est jamais sorti de sa torpeur, il est demeuré dans l'ombre de la baleine...