On ne peut pas s'étonner que
Genet ait choisi l'empereur romain Héliogabale pour en faire une pièce de théâtre. Ce personnage historique est connu surtout pour ses frasques et par ce qu'on nomme aujourd'hui sa transidentité.
Cet empereur a succédé à Caracalla par les manigances de sa grand-mère. Il n'a régné que de 218 à 222, et a été assassiné par la garde prétorienne alors qu'il n'avait que 18 ans.
Dans une pièce en quatre actes où le personnage principal n'apparaît que dans le deuxième tableau, comme dans la tradition de certaines pièces classiques,
Jean Genet met en scène ce jeune homme qui se prend pour le Dieu-Soleil, parfois pour Vénus aussi puisqu'il aime se travestir en femme.
(...)
Le texte est écrit dans une belle langue, limpide aussi.
Genet y glisse des détails qui rendent contemporaine et queer cette pièce, comme ce guépard dont ne se sépare jamais la grand-mère, femme ressemblant à une sorte de diva avide de pouvoir. Héliogabale n'est entouré que de femmes, et elle ne lui veulent pas du bien, ce qui renforce le côté queer de la pièce : sa grand-mère et sa tante réfléchissent à la façon de l'éliminer, et sa mère est amoureuse de son amant Aéginus. Elles complotent, tandis que lui, passif, laisse venir la fatalité.
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