AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de marielabrousse1


Très chouette lecture d'urban fantasy qui nous mène dans une version alternative du Montréal des années 1980 : Montréel. Dans cet univers où la magie est fortement amplifiée et déréglée par l'architecture et la concentration urbaine, et où les plus puissants mages sont des urbanistes cherchant à stabiliser villes et bâtiments, Montréel dispose d'un atout non négligeable : une aire neutre où la magie n'a aucun effet, autour de laquelle s'est construite la ville. Mais cela n'empêche pas un pâté de maisons complet et ses habitant·es de disparaître en une nuit…

Trois personnages cherchent à résoudre cette affaire : Clovis, un concierge casanier ayant reçu la visite d'un fantôme la nuit de la disparition ; Léopold, mage fantasque, ancien activiste et locataire de Clovis ; et Oscar, le nouveau chef de la commission d'urbanisme de Montréel. Si Clovis peut parfois agacer avec son côté mou du genou, les autres personnages sont très réussis. Léopold est très touchant et étrangement lumineux, tandis qu'Oscar est parfaitement dépeint dans toutes ses ambiguïtés, aussi ambitieux que désireux de sauver la ville et les disparu·es : j'ai rarement vu un personnage aussi équilibré dans ses zones grises.

L'intrigue est passionnante à suivre, on évite un certain nombre de tropes agaçants – mettons que les personnages sont assez brillants pour comprendre qu'ils poursuivent le même objectif, même s'ils sont en désaccord sur à peu près tout le reste. On a une opposition assez classique entre la nécessité des compromis et la nécessité de la révolte face à un système injuste, mais c'est bien exécuté : on comprend tous les points de vue sans que l'auteur ne botte en touche quant à sa propre position. La critique de la gentrification et de l'absurdité de certains développements urbains se discerne nettement – un discours hélas plus que jamais d'actualité.

À noter (micro-spoiler) que l'histoire s'achève sur un « printemps des enfants de l'art » qui aurait très bien pu faire référence à la grève étudiante de 2012… si le roman n'était pas sorti l'année précédente, en 2011.

Bien hâte d'aller lire d'autres livres de cet auteur!
Commenter  J’apprécie          470



Ont apprécié cette critique (47)voir plus




{* *}