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Critique de CarlmariaB


Reproduction d'un manuscrit illustré, un texte qui n'est pas de Gauguin, mais plutôt des notes de Gauguin prises en 1892 sur un texte de Jacques-Antoine Moerenhout de 1837, qui lui-même livre une traduction du Maori. Ces bouillonnements graphiques sur une mythologie Maorie, c'est le laboratoire d'une oeuvre à venir, une promesse, que Gauguin tiendra, à la différence de da Vinci dont les carnets sont quasiment l'oeuvre elle-même. Gauguin et da Vinci ont en commun un idéal de beauté exotique. La beauté, ils la découvrent dans un monde intérieur, construit par l'exploration de savoirs cachés, secrets, inaccessibles aux contemporains. Dans Ancien culte Mahorie, c'est une mythologie non-européenne en voie de disparition, une Atlantide dont Gauguin assiste à l'engloutissement, des dieux qui, en mourant, provoquent des émotions contradictoires: excitation de la découverte de la vérité sur l'origine du monde; déchirement d'assister à l'agonie de cette vérité; enthousiasme de l'enrichissement intérieur qu'elle procure. C'est l'inspiration de ces dessins aux contours ronds et sûrs: une flèche comme un dessin d'enfant lancée derrière un sanglier ; un horizon de tempête noire sur une mer démontée vite hachurés ; un couple qui fait l'amour dans une fleur. Ce sont, respectivement, deux géants qui combattent le monstre cochon qui dévorait les hommes ; la séparation de la mer et de la terre au cours de la cosmogénèse ; le roi et sa promise après la cérémonie. le réel n'a d'intérêt que par ce qu'il témoigne encore de la vérité des mythes. Ancien culte Mahorie c'est le manifeste manuscrit de l'art contemporain.
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