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Critique de MarcelP


"Tu te souviens, à Valldemosa, ces deux oliviers si étroitement enlacés qu'il n'était pas possible de les distinguer l'un de l'autre ?"

Vingt-quatre heures de la mort d'une femme...

Au moment-même où, par hasard, il rencontre l'émouvante Lydia, Michel sait que son épouse est en train d'agoniser. Malade incurable, Yannick a ingéré une dose mortelle de médicaments, a enjoint à l'homme de sa vie de poursuivre sa route et d'éterniser leur amour en aimant une nouvelle femme. Lydia, elle, pleure la mort accidentelle de sa petite fille.

Roman de l'amour fou (celui de Michel et Yannick, en filigrane tout au long du récit) et de ses naufragés, Clair de femme suit les déambulations du couple de fortune entre désirs de partance et sujétion à un présent douloureux. Gary, "clown lyrique", campe d'étranges décors : un cabaret triste où s'enlacent caniches et chimpanzés, un trop vaste appartement où s'agite une insolite intelligentsia judéo-russe, des taxis comme autant de refuges scabreux... Michel et Lydia, noctambules éthérisés, y ébauchent de poétiques dialogues -incantations lancinantes- tandis qu'autour d'eux grince un quotidien factice.

Gary se fend de sublimités qu'il noie trop souvent sous de monstrueuses incongruités ; ça donne à ce récit -dense et grave- une allure bancale, comme si le romancier n'osait pas aller jusqu'au bout de son propos et, quittant la défroque du paradeur cynique, exhiber son coeur saignant. Car on sent, à travers ce petit texte plein comme un oeuf, l'incapacité de l'auteur à briser sa propre coquille et abandonner toute esbroufe.

Du beau bizarre.
Lien : http://lavieerrante.over-blo..
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