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Critique de POY1


J'achève ravi ce roman de François Garde. J'avoue ne pas encore vraiment savoir pour quelle raison. J'espère que l'écriture de ce billet m'aidera.

D'abord, c'est plaisant à lire. Les mots sont précis, les phrases sont claires. le récit s'est facilement imposé à moi. Alors pourquoi ai-je aimé ?

Humanité. Ce sera le premier nom que j'associerai à ce roman. Parce que celui qui recueille le sauvage blanc en a fait preuve ? Pas certain. Octave de Vallombrun cherchait la reconnaissance scientifique et pense trouver dans l'histoire de ce sauvage blanc, Narcisse Pelletier, l'approbation de la communauté de géographie nationale et la célébrité.

Est-ce alors l'humanité de Narcisse ? Perdu parmi les aborigènes, abandonné par les siens, il a voulu survivre et conserver ce qu'il était, un homme blanc. Mais il a compris qu'il devait mourir en oubliant son passé, sa langue maternelle, pour devenir l'un des leurs en renaissant. Apprenant les gestes et la parole comme les enfants du clan.

Alors Verbe sera le deuxième nom que je prends pour le lier à ce livre. « Au commencement était le Verbe » est écrit dans la Genèse. Pour qu'une chose existe, il faut la nommer, peu importe la langue. Certains d'entre nous traduisent ce mot pour qu'il soit compris par des étrangers, mais la chose n'est que par sa désignation orale. Or, Narcisse va tout oublier pour n'exister que dans la langue de ceux qui l'ont recueilli. de Français, il devient Le Sauvage.

Alors, dans notre époque qui promeut le poids des mots, qui donne de l'importance à ceux qui crient, qui s'agitent, qui parlent fort pour faire le buzz, François Garde défend une idée que je qualifierai de néo-rousseauiste. Je ne suis pas un adepte des pensées de ce philosophe, néanmoins j'apprécie la transposition qui est faite dans le roman. Celui qui sait se taire pour vivre à son rythme ou qui parle que si c'est nécessaire sans se montrer supérieur va paraitre comme un sauvage moderne. C'est pour cela que j'ai apprécié ce livre. Dans un environnement saturé d'informations orales, associées à l'image, l'auteur propose l'alternative du silence. Ne devrions-nous pas être ce sauvage, peu importe la couleur de peau ?

J'arrive au bout de ce billet et ma pensée s'est un peu plus éclaircie. J'espère, malgré ma réflexion, vous avoir donné envie de lire ce livre.

PS : quelque chose m'a déplu. La couverture en livre de poche chez Folio. La photographie est belle mais elle est africaine alors que l'histoire se déroule en Australie. Dommage.
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