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Critique de Bilonico


François Garde nous livre un très beau premier roman autour de la réflexion ancienne mais toujours à renouveler de l'opposition / complémentarité de la nature et de la culture.
Nous suivons donc via un procédé ingénieux d'alternance de chapitres : en mode narration classique, Narcisse Pelletier marin de dix huit ans sur le St Paul et laissé à lui même sur la côte sauvage australienne suite à une escale organisée pour chercher de l'eau potable ; en mode épistolaire, principalement des lettres envoyés, dix huit ans plus tard (sous le Second Empire dans les années 1860), par le vicomte Octave de Vallombrun au Président de la Société Française de Géographie. le vicomte, féru de voyages et souhaitant contribuer à la science en train de se faire, dans la droite ligne du courant positiviste, explique à son mentor sa rencontre en Australie avec un sauvage blanc recueilli par un navire anglais et amené par la force dans les dépendances du gouverneur de Sydney. ce dernier cherche à découvrir sa nationalité pour s'en débarasser.
Nous allons donc découvrir en miroirs le processus qui a amené Narcisse Pelletier à devenir un "sauvage", oubliant jusqu'à son nom et aux différents us, coutumes et langages d'origine et le processus inverse de retour à la civilisation en compagnie du vicomte.
Ce livre nous pose des questions fondamentales autour des attributs et qualités qui définissent un être humain, la relativité de la notion de civilisation et la résilience ambivalente des êtres.
Enfin, le livre décrit remarquablement une époque dans laquelle cette histoire sonne comme une alerte (cassandre) dans la détermination récente et pour le moment irrépressible de l'homme blanc à coloniser le monde, sur de sa supériorité et de sa mission civilisatrice.
Un beau moment de lecture et un prix entièrement mérité. Un auteur à suivre.
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