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Critique de Tyresias


Perversité d'un système qui dure...

le plus difficile, c'est de reconnaître la domination, autrement que dans le moment d'une lutte, du soulèvement qui la rend tolérable mais comme état permanent, caractéristique d'une classe sociale qui, même lorsqu'elle se révolte, le fait à ses dépens. Elle demande finalement toujours plus de soumission, entraînée dans une logique qui ne lui donne de valeur économique que pour autant qu'elle se soumet aux diktats d'un marché du travail (c'est-à-dire à une pratique capitaliste) mais jamais pour son propre potentiel, sa capacité à produire, son utilité sociale effective.

La lutte des classes, si elle est toujours d'actualité (en ce sens qu'elle ne peut devenir un jour inactuelle), n'a pourtant plus réellement lieu..
Peut-être parce qu'elle est perçue, à tort, comme la radicalisation d'un conflit visant une utopie, quelque chose d'inatteignable, un rêve nécessitant trop de fureur pour qu'il se réalise
L'originalité de Friot, au coeur de l'aliénation, est de considérer ce qui est déjà-là et ne demande qu'à être poursuivi, en cohérence depuis 1945 ; le risque aujourd'hui étant plutôt celui d'un retour en arrière, jusqu'à la normalisation du paiement à l'acte, en illusionnant toujours plus les personnes sur leur capacité d'agir et d'exister par elles-mêmes, en exaltant davantage encore l'individualisme au prix de leur liberté

Un horizon viable pour les travailleurs ne peut se construire dans "des revendications aliénées" ; ce qu'il faudrait plutôt, c'est continuer à faire de la politique
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