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Critique de Il_voyage


Un seul mot : incontournable !
Je pourrais multiplier les adjectifs, mais vraiment, cet ouvrage est à mettre dans toutes les bibliothèques. Aussi bien pour les amateurs de littérature que pour ceux qui s'intéressent à l'histoire, ou bien encore pour les fans de BD.
De quoi s'agit-il ? D'un roman graphique, donc de l'adaptation ou de la mise en images d'un texte littéraire. Ici, Alan Fredman (que je découvre) met des couleurs et des images sur les Carnets de Guerre du soldat Louis Barthas. Un homme qui, comme tant d'autres, a quitté sa famille, son travail, son village en 1914 pour aller s'enterrer quatre longues années dans les tranchées qui sillonnent le nord du pays, de l'enfer de Verdun au Chemin des Dames, de l'Artois à la Marne.
Louis Barthas, comme d'autres poilus, a tenu un journal de guerre. Ce sont les extraits de ce journal qui servent de support au travail de Fredman. J'ai souvent lu, étant enseignant d'histoire-géographie, des témoignages de poilus. Mais je suis ressorti de cette lecture particulièrement frappé par deux aspects : la qualité de l'écriture de cet homme d'une part, et d'autre part son discours, à la fois lucide et très engagé (pacifiste et antimilitariste) dès le début du conflit. Ce qui n'a pas empêché Louis Barthas de combattre avec loyauté durant le conflit.
Et que dire de la mise en images ? Fredman fait le choix d'une unité de ton, très sépia, qui rappelle les photos jaunies que l'on peut trouver dans nos vieux livres d'histoire ou de celles que nos anciens pouvaient ressortir du fond d'un tiroir pour parler de la der des Ders. Avec, lorsque Barthas retourne chez lui en permission, dans son village de l'Aude, des tons bleutés qui apportent une forme d'apaisement, comme un répit au milieu de la folie des hommes, cette folie que ne cesse de dénoncer Barthas dans son témoignage, cette omniprésence de la mort qui rôde, avec le caractère parfois oppressant de certaines vignettes de Fredman, quand tout au long des planches apparaissent à plusieurs reprises des oiseaux noirs de bien mauvais augure, et qui semblent attendre patiemment pour se repaître de chair fraîche ...
Un ouvrage à découvrir et à faire découvrir. Et moi qui ne jurai que par Tardi et ses ouvrages multiples sur la Grande Guerre, de "C'était la guerre des Tranchées" à 'Putain de guerre", il n'est pas impossible que je lui fasse une petite infidélité lorsque l'an prochain, je proposerai à mes élèves de troisième de travailler sur la Première Guerre mondiale à partir de la bande dessinée.
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