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Critique de Petit-Jean


Jérôme Fourquet est un intervenant connu de « C dans l'air ». Il s'attache à comprendre l'évolution d'un pays longtemps perçu comme un pays de cocagne. Les Allemands ne disaient-ils pas « Heureux comme Dieu en France » ?

J'ai lu avec intérêt cet essai. La France qu'il nous dévoile ressemble à un pays morcelé, fragmenté en sociétés et contre-sociétés qui au mieux s'ignorent, et au pire se détestent. Ce qu'il nomme du doux nom d'Archipel est une réalité dérangeante.

Pour l'auteur, la France d'autrefois construite sur une matrice catholique et républicaine s'est complètement disloquée. Il part pour établir ce constat de la réalité (développement de certaines pratiques, consommations, prénoms). La partie la plus intéressante — et la plus polémique — vient du fait que Fourquet donne indirectement raison aux défenseurs de la théorie du grand remplacement. Pour cela ; il analyse l'évolution des prénoms et notamment la croissance impressionnante des prénoms musulmans.

La France qu'il dessine ressemble à celle que beaucoup de Français voient depuis longtemps dans le métro ou le RER, aux sorties des écoles. Une France métissée très loin des films de Claude Autant-Lara.

Une sorte de grand Liban ou de Yougoslavie d'avant la guerre civile. L'auteur s'arrête à ce constat de fragmentation sans vouloir en dessiner les conséquences possibles. Son discours se fait plus consensuel. L'homme de média est bien placé pour savoir ce que le politiquement correct peut accepter avant de prononcer une excommunication médiatique.

Mais le lecteur ne peut que s'interroger sur la suite logique de cette dislocation.

Dans cette interrogation, je ne peux m'empêcher de penser au glaçant roman « Demain les barbares, chroniques du grand effondrement» qui m'avait tant marqué.

Le "grand effondrement" français, suivra-t-il ce « grand bouleversement » dévoilé par Jérôme Fourquet ?

On ferme le livre de Jérôme Fourquet taraudé par cette sourde inquiétude…
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