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Critique de lire_est_une_histoire


Magnifique lecture autant par la plume poétique et terriblement sincère de l'auteure, que par la forte histoire de nos deux héroïnes.

Tout d'abord, nous faisons la rencontre de Germaine et Louise par un point de vue extérieur qui permet de vivre le récit comme si nous partagions leurs secrets. Très immersif, j'ai rapidement été absorbé par leurs histoires. Germaine et Louise se lient rapidement d'amitié à l'école. Parfois, un petit geste change une vie, c'est le cas ici lorsque Germaine décide de coudre, avec l'aide de sa mère, un petit coussin pour soulager Louise sur les bancs de l'école. Tout de suite, elles se trouvent et malgré leurs différences de milieux, elles se lient comme chien et chat. Germaine est très proche de ses parents, chez elle, c'est un lieu d'amour, de partage, de confidence. Pour Louise, qui vient d'une famille plus élevée socialement, c'est le contraire. Une certaine pudeur avec son père, une irritabilité voire une impatience face au comportement de sa mère.

À leurs côtés, nous vivons tant d'événements heureux, joyeux, mais surtout des événements difficiles. L'assassinat de Jean Jaurès, puis le départ des hommes et donc de leurs pères à la guerre. Les morts, la faim, le froid… Elles se forgent toutes les deux une opinion face à tout ça.

Puis un jour, l'amour et la mort font leurs apparitions. Et une fin qui me laisse un peu perplexe. En effet, le récit est tellement d'une grande richesse concernant le début du XXe siècle que j'ai été déçu de la tournure des événements de la fin du récit. Certes compréhensible, l'auteure nous laisse comprendre par nous-mêmes certaines choses et surtout, même s'ils ne sont pas morts physiquement, les revenants ne sont pas tous revenus sans séquelles. Gueules cassées, si seulement il ne s'agissait que de ça… La foire aux fiancés, un titre évoquant l'initiative de l'Association de la jeunesse parisienne. En 1924, l'association met en place des bals en plein air, dont le but premier est de former des couples pour redonner à la France une forte natalité face au déséquilibre des hommes et des femmes dû au 1,3 million d'hommes morts lors de la guerre. Titre qui porte très bien son nom, mais que l'on comprend qu'à la fin.

En bref, un récit très intéressant sur le vécu de deux fillettes qui grandissent à l'arrière du front. Quatre ans, c'est long, et nos fillettes ont dû grandir autrement, se forger leur avenir malgré l'insécurité du moment. Un très bel hommage encore à nos aïeux, car la guerre a profondément impacté toute une génération.
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