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Critique de Heval


Profondément ennuyant m'avait-on dit plusieurs fois. Trop de longueurs, récit futile et inutile, jugeait-on quelques fois. Les critiques étaient sévères. Mais prise d'une belle curiosité, j'ai décidé, à mon tour, comme tant d'autres, de rencontrer Madame Bovary.

Que dire à propos de la jeune demoiselle. Énervante et agaçante. Égoïste et bien méchante. Elle m'exaspère. Je commence à la détester tant sa stupidité semble déborder. Mais je finis par la prendre en pitié. Madame Bovary est de ces gens qui, toujours, courent après le Bonheur. Ils ne l'ont pourtant pas compris, ne l'ont pas saisis. Frustrés et malheureux de ne jamais pouvoir être heureux, le bonheur leur échappant complètement, ils s'en prennent alors au monde, le dénoncent et le fustigent. Et, dans un élan toujours tâché d'égoïsme et de romantisme, ils finissent par mettre un terme à leur vie.

Madame Bovary est de ceux-là. La vie bien misérable ne lui offre rien d'exaltant, de bien passionnant. Elle s'ennuie. Profondément. Elle cherche la passion qu'elle note dans l'amour; elle veut connaitre la magie que la littérature lui promet; elle se donne complètement, sans limite, ne connait pas de mesure, pas de justesse. Elle est extrême car elle pense, petite sotte, que ses extrêmes lui donnent un peu de vie. Or, c'est, me semble-t-il, dans la justesse et l'équilibre que le bonheur se fait sentir.

Madame Bovary ne veut pas l'entendre. Elle enchaîne les dépressions et les exaltations; n'a que faire d'un époux bienveillant (qui de ce fait en devient énervant) et de son enfant. Elle s'enferme dans son monde bien futile, incapable de bonne réflexion. Elle mène alors sa vie et sa famille à la ruine.

Le roman de Flaubert est une réussite. L'auteur, bien malgré quelques longueurs qui peuvent, je le reconnais, lasser plus d'un(e), écrit avec justesse. Il n'y a guère de fausse note dans la description de cet être dépressif qui jamais ne comprend que sa tête pleine de rêveries est le principal obstacle de sa vie.

Loin de m'ennuyer, Flaubert m'a captivée pendant ces trois derniers jours. Attentive, j'ai suivi avec intérêt la vie de Madame Bovary. Et c'est avec une bien grande pitié, toujours teintée de légers agacements, que j'ai fini par la quitter.


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