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Critique de MaggyM



J. Will Dodd nous livre les journaux de bord tenus par son arrière arrière grand mère à la fin du 19e siècle. A cette époque, les indiens vivaient encore libres dans la Grande Prairie même s'ils sentaient, comme une intuition, que les Hommes Blancs pouvaient être leur perte. C'est la raison pour laquelle le grand chef Little Wolf a fait le pari fou de proposer au président Grant d'échanger mille femmes blanches contre mille chevaux. Les enfants issus de ce mélange ethnique devraient être l'avenir du peuple indien et vivre en harmonie avec les Blancs dont ils détiendront une partie d'héritage. May Dodd se porte volontaire pour cette aventure qui s'annonce excitante... Ses carnets nous racontent cette folle année qu'elle a vécue au sein d'une tribu cheyenne pour qui les réserves indiennes n'étaient encore qu'un vague concept.

On sait que tout n'est que fiction; d'ailleurs l'auteur le rappelle à la fin du roman. Mais c'est tellement bien raconté, c'est tellement criant de vérité, qu'on oublie tout au long de la lecture que cette histoire ne s'est jamais produite, que ces carnets sans âge n'ont jamais existé.
Et c'est cela tout l'art de Jim Fergus: nous faire vivre une vraie aventure depuis son canapé. Parce qu'on l'a senti dans nos tripes l'enthousiasme de ces femmes téméraires, qui ne savaient pas très bien dans quoi elles se lançaient mais qui pensaient que ça ne pouvait être que pour un mieux. On l'a vue devant nous cette Grande Prairie où paissent les bisons, il a fait frémir nos narines ce feu de bois où des marmites mitonnent à toute heure du jour et de la nuit, on les a entendus ces "hou hou" au-dessus des galops des chevaux... Et c'était juste formidable !

Un bien beau voyage donc, dans un temps qui n'est plus depuis longtemps, au sein de ce peuple qui n'avait même pas de mot pour évoquer le concept du "mal", qui croyait un peu à la magie et beaucoup en la famille. Jim Fergus, sans être militant, nous propose un bel hommage à ces hommes et ces femmes, issus d'un autre temps et dont les âmes continuent certainement de parcourir la Grande Prairie.
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