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Critique de Mariloup


J'ai lu Mille femmes blanches en 2018. Ce fut une révélation, une découverte incroyable, une remise en question, un chamboulement interne, tellement d'émotions ressenties et une envie d'en savoir toujours plus sur cette période historique, sur ce Peuple. Un coup de coeur absolu, c'est un de mes romans préférés de tous les temps, ce qui fait que je suis passionnée depuis par L Histoire des Amérindiens, que j'ai lu d'innombrables ouvrages (romans/essais/BD...) les mettant en avant.

J'avais donc d'énormes attentes pour ce second volet, beaucoup trop d'ailleurs si bien que je me suis mis une pression monstre et que j'ai retardé sans cesse ma lecture. J'avais aussi peur d'être déçue car je plaçais Mille femmes blanches sur un piédestal, il a une place particulière dans mon coeur, j'avais donc peur que La Vengeance des Mères ne soit pas à la hauteur ! Et puis, un jour, je me suis enfin décidée et quelle claque !

La tribu du chef Cheyenne, Little Wolf, n'est plu ou presque. Massacrés par les soldats anglais, tuant sans distinction hommes, femmes et enfants. Nos femmes blanches du premier volet ont été victimes elles aussi, ainsi que leurs enfants. Notre héroïne principale de Mille femmes blanches, May Dodd, n'a pas survécu comme toutes les autres. Quelques unes ont pu s'en sortir comme Susie, Meggie, Martha et Phemie. Mais à quel prix ? Les jumelles ont perdues leurs enfants, mortes de froid lors de leur exode chez les Lakotas de Crazy Horse. Meggie et Susie jurent alors de se venger, de venger la mort de leurs filles, de leurs amies, le massacre de leur peuple d'adoption. Elles vont alors prendre sous leurs ailes quelques femmes blanches du nouveaux programmes qui décident elles aussi de rejoindre les Cheyennes car rien ne les attend, à l'aube de la Bataille de Little Big Horn, remportée par les Indiens, où plusieurs tribus se sont alliées dont les Cheyennes de Little Wolf et les Lakotas de Sitting Bull et de Crazy Horse.

Alors comme dans Mille femmes blanches, il y a un système de journaux. Ici, il y en a plusieurs, ceux des jumelles Kelly, Susie et Meggie, et celui de Molly, une femme blanche du nouveau programme FBI (Femmes Blanches pour les Indiens), écrits à la première personne. Meggie écrit au nom d'elle et de sa soeur par ailleurs. Cela a beau être des journaux intimes, ça ne veut pas dire que ce n'est que narratif, avec descriptions sur descriptions. Bien au contraire ! Il y a énormément de dialogues pour plus de dynamisme et un meilleur enrichissement.

Je me suis sentie proche de ces femmes, c'était incroyable de voir cette communauté de femmes blanches et de femmes cheyennes si soudées, s'aidant les unes les autres, apprenant des unes des autres. Elles viennent toutes d'horizons différents, ont des passés différents et elles sont devenues des partenaires, des amies proches et c'est superbe. Il y a donc les soeurs Kelly, qui ont un sacré bagou, du caractère ; Martha qui a subi un profond traumatisme ; Phemie, incroyable guerrière noire ; Molly que j'ai beaucoup aimé, qui ne se laisse pas faire et qui sait ce qu'elle veut (dont un certain Hawk) ; Lady Hall, une aristocrate, ancienne amante d'une des femmes de Mille femmes blanches ; Hannah, la plus jeune ; Maria, d'origine indienne du côté mexicain ; Lulu, la petite française si enjouée ; Astrid, la norvégienne réservée et Carolyn, ancienne femme de pasteur.

La lecture est immensément dure. Je m'étais préparée psychologiquement mais ça n'a pas suffi, la puissance des mots de Jim Fergus est incommensurable, les mots sont justes et vous prennent aux tripes. Alors il y a beaucoup de cruauté, des scènes atroces, vraiment dures à lire, surtout lorsqu'il était question d'enfants. Les Indiens comme les Blancs étaient très durs. Quel choc ! J'ai ressenti tout autant d'émotions que pour le premier tome : colère, haine, tristesse, les larmes aux yeux, la boule dans la gorge, le plexus compressé, l'envie de protester, de me révolter.

En bref, j'avais tellement de craintes avant de le lire alors que ça n'avait pas lieu d'être. C'est un coup de coeur bien sûr, cette lecture m'a passionné, a trouvé écho en moi, m'a fait vibré. Une lecture très marquante qui m'a même redonné quelques idées pour une histoire que j'ai en tête depuis quelques années. Ce roman est puissant et féministe, un hommage, un véritable cri du coeur, celui des femmes, des mères, de la nature, des indiens ; une lutte pour la survie, la vie, la liberté ! Magnifique ! Il ne me restera plus qu'à lire Les Amazones !
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