AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Gaphanie


Devenu rédacteur en chef du journal qu'a créé son père à la mort de celui-ci, M. Dodd reçoit un jour une bien curieuse visite... Sa secrétaire l'informe qu'une Indienne demande à le voir. Et effectivement, une Indienne est là, et son accoutrement est tout ce qu'il y a de plus pittoresque et folklorique. Comment a-t-elle pu ne pas éveiller l'intérêt de la sécurité ? Et en plus, elle n'est pas venue les mains vides, elle apporte à M. Dodd deux énormes sacoches, remplies de vieux journaux intimes.

Pourquoi lui ? Parce que, petit, son père l'emmenait souvent à la réserve. Son père, descendant de May Dodd et de Little Wolf (enfin, plus vraisemblablement du Capitaine Bourke, mais allez savoir !), a en effet passé du temps à enquêter sur ses ancêtres et à reconstituer leur histoire, notamment grâce aux journaux de son aïeule, May Dodd, volontaire dans le programme Femmes Blanches pour les Indiens.

D'ailleurs, maintenant il la reconnaît : elle est la première fille qu'il ait eu le courage d'inviter au cinéma, à treize ans. Et la trouille que lui a fichue sa famille (un Blanc, avec une Indienne, il a vu ça où celui-là !) lui a fait passer l'envie de salle obscure pour un moment...

Ce qu'elle lui apporte : les journaux des jumelles Kelly, Margaret et Susan, ainsi que ceux de Molly MacGill. Meggie et Susie étaient des compagnes de May Dodd, arrivées en même temps qu'elle, et leur récit commence là où celui de May s'achève, au matin de l'attaque du village de Little Wolf par l'armée. Quant à Molly, elle fait partie avec ses compagnes d'un nouvel "arrivage" qui n'aurait pas dû partir, le plan Femmes Blanches pour les Indiens ayant été suspendu dans le contretemps.
Mais tout ça, notre M. Dodd l'ignore encore. Il ne pense qu'à comprendre comment sa messagère a pu entrer dans les locaux ainsi accoutrée. Elle lui révèle alors qu'elle est une changeuse de forme... et lui en fait la démonstration in petto. Puis, après lui avoir enjoint de lire les carnets, elle lui dit qu'elle reviendra les chercher, et sort de son bureau. Et il aura beau chercher, personne n'aura vu ressortir une Indienne en tenue !

M. Dodd se résout donc à faire ce qu'on lui a dit, et on plonge avec lui dans les journaux intimes de ces dames. Et c'est un voyage extraordinaire ! Un fameux voyage dans le temps dont je me souviendrai longtemps... Une fabuleuse galerie de personnages, de l'action, des coutumes tellement différentes, et tellement belles (enfin, à part les histoires de scalp, de guerre et de mains de bébés coupées, bien sûr !) Ah, et j'allais oublier ! Une magnifique histoire d'amour... Enfin, quand je dis une, il y en a en fait plusieurs, mais c'est surtout celle de la fougueuse Molly MacGill qui m'a marquée. C'est d'ailleurs dingue le gouffre qu'il y a entre la violence des Cheyennes dans leurs combats et leurs raids et la délicatesse avec laquelle ils traitent à la fois ces dames, mais aussi d'autres "pièces rapportées", que ce soit Christian Goodman le déserteur ou Dirty Gertie, alias Jimmy le muletier, qui paraît parfois homme, et parfois femme. Que Lady Ann Hall, comme son amie Helen avant elle, préfère vivre avec une femme ne les perturbe pas plus que ça non plus. Des Indiens, en 1860, quand même, je n'aurai pas misé cher là-dessus. Et malgré les conventions sociales assez serrées, les femmes seront quand même libres de monter leur petite escouade de combat...

Bref, une fois qu'il a bien lu tous les carnets, (et nous avec lui !), M. Dodd décide de rapporter lui-même les sacoches à la réserve, où une surprise de taille et une proposition inespérée l'attendent...

J'ai adoré ce roman, et si j'en ai l'occasion, je lirai avec plaisir Mille Femmes Blanches, pour retrouver les soeurs Kelly et faire la connaissance de May Odd.
Commenter  J’apprécie          121



Ont apprécié cette critique (11)voir plus




{* *}