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Critique de Meps


Il est une expérience rare et c'en est une: lire un Faulkner facilement, tourner les pages rapidement et suivre une histoire tranquillement. Ça intrigue forcément, on se questionne, on se demande si on ne s'est pas trompé d'auteur, on vérifie le prénom (un homonyme).

Et puis on vérifie la date et l'ordre dans la chronologie. 1927, deuxième roman. Deux ans avant le Bruit et la Fureur et le début du style "courant de conscience". Et on continue sa lecture, en vivant l'expérience autrement. Faulkner avant qu'il trouve son style.

Ici, le dialogue et les verbiages règnent en maîtres... Là où le maître sonde beaucoup plus habituellement les pensées et l'âme (chère à Mrs Maurier) de ses personnages. Le ton reste acerbe et dénué de pitié pour les acteurs de ces mondanités. On reconnait son Faulkner dans son sujet d'étude, pas dans la manière et le tour de main. On s'étonne par exemple des longues digressions quasi théoriques sur l'Art, sur le métier d'écrivain ou de poètes.

Il y a bien des essais d'originalités: les moustiques omni-absents (toujours présents, quasiment jamais nommés, sauf dans le titre) et qui métaphorisent les artistes suceurs de sang et surtout d'argent de leur mécène, les dernières pages où vie réelle et œuvres inventées se répondent. Faulkner cherche sa voie dans de multiples directions et ne la trouve pas encore. Il faudra attendre deux ans que la fureur et le bruit emplissent sa tête et ses mots.

Pour les Faulkner fans dont je suis, ce livre est à la fois décevant - car ce n'est pas vraiment du Faulkner - et intéressant - pour voir comment s'est construite la légende. Pour ceux qui ont du mal à lire celui qui naîtra ensuite, est-ce réellement intéressant d'aborder celui-là qui semble plus accessible.... ? Pas certain...
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