Il écoutait l'ancestrale forêt marécageuse, le coassement des rainettes et le chant des oiseaux, lorsqu'il entendit une chouette rayée.
Tout ce qui vaut de l'argent attire l'attention des gens. Suffisamment pour qu'ils soient prêts à mentir et tuer.
La forêt s'étendait à l'infini et semblait dénuée de vie, un cimetière de branches mortes où ne régnait d'autre bruit que le vent.
Cette terre est sacrée, pensa-t-il. Des hectares de chênes blancs et de chênes des marais, de pacaniers, de châtaigniers et de hêtres, des fourrés abondamment frottés par les cerfs, des arbustes grignotés suggérant que seuls les mâles les plus âgés, les plus grands, les plus rusés pouvaient y revendiquer leur territoire.
-- Papa, pourquoi tu ne laves jamais ton pick-up?
-- Je crois pas au lavage. Les pick-up, c'est fait pour être sales.
C'était une nuit sans nuages parsemée d'étoiles, chaude et humide, et un bourdonnement lancinant remontait des forêts de pins à l'est. Un véritable mur du son, avec les stridulations des criquets et des sauterelles, le choeur des rainettes, le sifflement plaintif de l'engoulevent et le glapissement intermittent du renard roux.
Jesse réalisa qu'il ne supportait plus la vue du cercueil, des couronnes et des gerbes de leurs trop criardes pour la solide boîte en pin, un choix que son père n'aurait clairement jamais approuvée. Pas plus qu'il ne pouvait regarder son oncle qui citait la Bible en parcourant l'assemblée de ses yeux perçants. Jesse trouvait l'éloge étrange, il trouvait curieux d'entendre son oncle résumer une existence en quelques minutes, dépeindre un tableau idyllique alors même que son père lui avait appris que la vie était pleine de hauts et de bas, de moments de soleil et de moments de pluie.
Parfois, j’entends cet enfant qui n’est jamais né, dit-il. Je l’entends pleurer
Mais j’ai réalisé que, où que tu ailles dans le monde, les gens ne sont pas si différents : ils veulent juste la paix.
Vous voulez qu'on parle de Tyrannie ? Vous savez que les Bisounours, les socialistes et les fascistes adorent vous dire de quoi vous avez besoin. Ils disent : Vous n'avez pas besoin de ce fusil. Ils disent : Vous n'avez pas besoin d'autant de munitions. Vous ne faites pas le poids face à l'administration fédérale. Ils vous diront : Vous ne pouvez rien contre l'armée, avec ses hélicoptères et ses lance-roquettes et ses soldats surentraînés! Ah ouais ? Allez dire ça aux Moudjahidines... Allez dire ça aux Vietcongs... Allez dire ça à Billy Pilcher ! Enfin si vous arrivez à mettre la main sur Billy. Oncle Sam a dépensé des dollars du contribuable par dizaines de millions
_ l'argent que vous avez durement gagné_et il ne l'a toujours pas trouvé...