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Critique de Dionysos89


Après Sorcières associées, les éditions ActuSF continuent de republier les romans d'Alex Evans déjà parus chez Walrus en numérique ou bien en autoédition et qui se déroulent dans un univers commun : L'Échiquier de Jade reprend le décor et les personnages de Sorcières associées pour une nouvelle enquête au coeur de la ville de Jarta !

Duo de choc
Le cabinet de sorcières enquêtrices reste le même depuis le roman Sorcières associées : on retrouve Padmé et Tanit (la bourgeoise et l'ancienne soldate), l'une est fan de thés, l'autre d'armes à feu, mais tous deux partagent un cabinet en sorcellerie et servent régulièrement de consultantes en magie auprès des dirigeants de la ville de Jarta, grand port franc qui vit de commerces en tout genre. La première doit penser à sa famille en recomposition, l'autre doit apprendre à séparer le professionnel et le privé, mais toutes deux réussissent tout de même à trouver du temps pour leur bonheur sentimental, et les ruelles de Jarta grouillent de prétendants attirés par ces deux sorcières. C'est donc l'occasion de voir l'une et l'autre encore s'améliorer dans le contrôle de leur magie et dans la gestion de leur petite affaire qui ne demande qu'à se développer.

Enquête échevelée
Dans L'Échiquier de jade, Padmé et Tanit participent à une chasse aux démons, alors même que le gouvernement de Jarta s'intéresse de plus en plus à la communauté des magiciens. Ceux-ci sont sollicités de toute part pour tantôt servir d'escortes à des dirigeants en représentation, tantôt pour sécuriser certains lieux ou objets sensibles. Concrètement, elles sont réquisitionnées pour retrouver un objet magique d'une grande valeur magique, commerciale et surtout diplomatique, objet qui donne son nom à l'ouvrage. Toutefois, cela survient dans un contexte troublé où les événements s'entremêlent. Ainsi, cette aventure est l'occasion de courses-poursuites dans les bas-fonds de la ville, de moments de détente dans des lieux très olé-olé (sans rapport avec la corrida pourtant), de conflits diplomatiques plus ou moins ouverts avec le peuple voisin des Yartégiens dont les affres politiques imprègnent Jarta, ce pays s'ouvrant aux relations commerciales, ce qui intéresse cette ville portuaire, mais s'adonnant également à une répression virulente de ses opposants politiques, ce qui mène à l'exil de certains de ses sujets. Padmé et Tanit naviguent donc totalement à vue dans cette histoire, découvrant pas à pas l'opposition magique qu'elles affrontent.

Ambiance détendue
Au vu de l'enchaînement des petites enquêtes réalisées par les deux magiciennes, il y a déjà matière à tisser un rythme propre à mettre une bonne ambiance, mais l'autrice agrémente cela d'un ton toujours aussi léger. Aussi, une certaine connivence est désormais installée entre les deux héroïnes et le lecteur : chacune a son caractère bien trempé et, même si leurs interventions peuvent parfois se ressembler, Tanit joue davantage sur son phrasé et son vocabulaire pour détendre l'atmosphère. Malgré la très grande dangerosité des phénomènes rencontrés, la lecture prête plutôt à sourire, car les dirigeants sont souvent ridiculisés, les endroits visités sont parfois loufoques (la petite visite dans l'antichambre des Enfers notamment) et la composition même de la ville de Jarta encourage ce mélange des genres : elle semble être l'équivalent architectural de Singapour à un moment où l'industrialisation s'installe, mêlée en plus à plein de technologies à base de magie, et elle réunit de faire, en tant que port franc, une multitude de nationalités et d'espèces venues le plus souvent chercher refuge en cette ville toute tournée vers le négoce et l'argent.

L'Échiquier de jade est donc une enquête efficace, certaines ficelles sont un peu grosses, mais l'ensemble se lit avec une grande fluidité et quelques moments décalés viennent agrémenter ce récit enjoué.

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