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Critique de Unhomosapiens


Était-ce judicieux de tenter la lecture de « Moins que zéro » après les apophtegmes des Pères de désert ? Peut-être les deux extrémités dont l'homme soit capable. A défaut d'avoir vécu ces deux extrêmes, je m'en remets à cette littérature qui ouvre sur le monde. Alors que Thomas Merton nous fait découvrir la part de divinité qui est en chacun de nous, Bret Easton Ellis nous en offre la part obscure. « Le roman des années 80 est né. Ouf ! Il était temps » nous dit Bernard Géniès dans le Monde, cité en quatrième de couverture. Pourtant j'ai l'impression d'avoir déjà lu ce désoeuvrement dans des ouvrages antérieurs. Kérouac, Burough, Bukowski… pour ne citer que des auteurs de la Beat Generation nous ont déjà fait connaître toutes ces turpitudes avec un peu plus de poésie. Pourtant, J'ai l'impression que Bret Easton Ellis enfonce un peu plus le clou en choisissant des jeunes de la classe aisée, à l'image du psychotique de « American Psycho ». Tous issus de l'Upper Class de Los Angeles, leur vie n'est qu'une succession de « riens ». Des tentatives pour exister, vivre des expériences extrêmes sans se rendre compte qu'ils s'enfoncent dans la vacuité, la bêtise et la sauvagerie. Génération perdue, formatée - j'y reviens toujours – par une société fondée sur l'individualisme, l'ultralibéralisme, le capitalisme sauvages. L'accumulation sans discernement de biens ou d'expériences - finalement c'est un peu la même chose - l'individualisme et l'irrespect total pour tout ce qui les entoure, est effroyablement consternant. Pas d'introspection, pas la moindre morale, en revanche toutes leurs émotions, pensées, actions sont évaluées à l'aune de l'argent, du plaisir, des sensations… et de l'ennui. Cette société, la leur, est déjà perdue. Heureusement, ils ne sont pas représentatifs de l'ensemble de l'humanité.
Pas très bien écrit, à mon avis, avec la volonté de faire sensation, personnellement, je ne suis pas sûr que ce roman soit LE livre des années 80 même s'il permet la dénonciation d'un style de vie, la vacuité d'une certaine société californienne. Un livre dans lequel je me suis quelque peu égaré. Je préfère nettement les excès des Pères du désert.
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