AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Marple


Middlemarch a beau n'être qu'une petite ville de province, elle devient le monde entier sous la plume de George Eliott. En effet, il y a tout dans ce livre : amour sincère et illusion d'amour; honneur et orgueil; ambitions, soucis d'argent et compromissions; secrets de famille et petits arrangements qu'on fait avec sa conscience; mariages heureux et malheureux; grandes âmes un peu ridicules à force d'intransigeance, mais aussi benêts se donnant de grands airs, coquettes superficielles, bigots hypocrites, et heureusement quelques personnages juste sympathiques ! Tout cela sans grande histoire hors du commun, juste le récit de vies quotidiennes, mais avec une finesse dans l'analyse psychologique des caractères et des motivations et une ironie mordante, joyeuse et remarquablement moderne qui rendent la lecture incroyablement plaisante.

Certes, c'est très long, parfois abscons tant il y a de destins entremêlés et de personnages secondaires, et écrit dans un style un peu ampoulé. Donc on peut, comme moi, passer 4 mois à cette lecture, pauses et reprises comprises, et encore 3 semaines pour la critique. Mais franchement c'est très bon ! Ça vaut donc le coup de s'accrocher, ne serait-ce que pour reconnaître ensuite toutes les Rosamond, Casaubon et autres ... qu'on a autour de nous, ainsi heureusement que les Celia, les Garth et les Farebrother. En fait, George Eliott réussit à fustiger les travers humains, petits ou grands, sans verser dans le pessimisme ou le cynisme. Ainsi sa façon d'égratigner les relations de couple, des raisons parfois aberrantes du choix d'un compagnon jusqu'à la grande facilité pour un mari de rendre sa femme malheureuse, et réciproquement, avec lucidité, mais surtout humour et tendresse.

Étant données la pléthore de personnages et les analyses en apparté du narrateur, le lecteur est plus dans l'observation que dans l'émotion. Mais quelle jubilation nait de cette observation, tantôt amusée, tantôt intéressée ou admirative ! Middlemarch m'a donné l'impression que George Eliott était quelqu'un d'étonnant, impression confirmée à la lecture du dossier qui raconte sa vie mouvementée avec un homme marié ou explique son choix de ne pas présenter les couples les mieux assortis par souci de ressemblance avec la vraie vie... Je pourrais écrire une critique enthousiaste presque aussi longue que le livre (1100 pages, tout de même) mais vais m'arrêter en disant simplement que je suis prête à retourner à Middlemarch quand vous voulez.
Commenter  J’apprécie          654



Ont apprécié cette critique (53)voir plus




{* *}