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Critique de Bibliozonard


Le dixième titre traduit en français chez JC Lattès et en poche 10/18. Sur les 17 déjà paru en Suède et ailleurs. D'abord, prononcé « Oke Edvardson », c'est plus facile pour le mémo. Alors pour ce qui est du fait que l'auteur est considéré comme le digne successeur de Henning Mankell. Je ne sais pas, pas encore lut le deuxième. Alors, j'ai demandé dans un ou deux groupes de polar pour vérifier l'info. Certains n'ont pas lu Ake ou Henning ou aucun des deux. Un fin connaisseur m'a dit qu'il trouvait Edwardson meilleur. D'autres préfèrent Mankell. Toutefois une analyse judicieuse et très minutieuse est présentée sur le blog du polar de Velda: "Wallander (H Mankell) versus Winter (A Edwardson) qui gagne ?" Voici son lien:http://leblogdupolar.blogspot.fr/2011/04/chambre-n10-de-ake-edwardson.html . En tous les cas, ce roman a reçu le prix de l'académie suédoise en 2001. La renommée de l'auteur dans le genre policier, grand détective, est bien assise. Lecture découverte. Première ! Action ! Clap !
Silence, on touuuuuuurne !
Des bouts chou disparaissent quelques heures dans une tranche d'heures où les parents sont en totale confiance. Les petits sont à la garderie. Un petit tour et puis reviennent sans dommages corporels ou psychologiques. En parallèle, des étudiants sont agressés en un tour de main. Ils s'en sortent malgré la gravité de LA blessure.
Des faits divers inquiétants. Pas les plus graves pour apparaître en première page d'un journal quotidien, et qui plus est sans lien entre eux. L'affaire des jeunes assaillis est confiée d'office au commissaire Erik Winter et Bertil Ringmar. Entre temps, des parents portent plaintes à différents commissariats de police pour l'enlèvement supposé de leurs enfants. C'est à Göteborg, la côte sud-ouest de la Suède, en période des fêtes de Noël, que ça se passe.
Je suis perplexe à 200 pages. Pour deux choses :
Primo, le changement de point de vue de personnages régulièrement sans annotations, sans caractère pour préciser que l'auteur change d'individus dans l'histoire. C'est déstabilisant au point de casser le rythme de lecture, je devais revenir sur mes pas parfois. « Oh mince ce n'est plus lui ! C'est lui maintenant ».
Secundo, le sujet et les personnages. L'idée est très séduisante. Les enfants qui disparaissent momentanément, les étudiants agressés. Cependant, la profondeur des personnages me semble incomplète, la tension est légère, le stress des parents exposé en surface. En gros, je ressens un manque dans cette enquête. Un grand détective, un polar en somme. Je verrais d'ici la fin. Mais voilà déjà une première orientation pour mon commentaire à venir.
Les séparations se sont atténuées. Des « * » font toujours office de séparateur de scénario. Ils marquent une pause « intra-muros » du chapitre. Ce n'était pas vraiment nécessaire. Toutefois, c'était très léger, à un moment dans le livre où il n'y a plus de cassure comme dans sa première partie (je sais que le but était de créer une dynamique particulière, mais elle n'a pas fonctionné). C'est devenu une histoire plus claire et agréable à lire. Plus cohérent.
J'en arrive à l'histoire proprement dite. Une enquête triste, malsaine, un sujet peu rassurant. Qui peut susciter le réveil d'un sentiment d'insécurité. Voir de paranoïa. Des cas extrêmes, mais réels. En mai 2012, un enfant s'est échappé d'une crèche en Gironde. D'office, le manque de personnel est pointé. Il y a eu le projet de puce électronique apposée sur les vêtements des enfants en 2011 en France. Ce qui permettait de les suivre et de savoir où ils étaient. Succès ou ratés ? Je ne sais pas. Personnellement, j'adhère. Il n'y a pas que le manque de personnel. L'infrastructure sécurisée. Jusqu'à quel point ! de ne plus empêcher un forcené d'attaquer une crèche à la machette comme à Termonde en Belgique en 2009. Et pourquoi ne pas imposer un arrangement sur le temps de travail : un des deux parents garde son enfant jusqu'à ce que le petit intègre l'école maternelle. Et voilà ! le cadeau du Père Noël ! Enfants sauvés et parents rassurés. Grand coeur et mauvais comptable, car c'est une solution qui gonflerait le chiffre du chômage. Alors, reprenons les employé(e)s, formons-les pour qu'ils ou elles comblent le manque de personnel dans les grandes écoles. Trop grosses dépenses. Certes. Finalement, laissons la chose en l'état. le pourcentage recensé de risque de disparition d'enfants ou de crimes dans les crèches a moins de conséquences sur l'économie d'un pays que le financement de la sécurité optimale exagérée. Et ce que cela comporte comme mesure efficace.
L'intrigue passe de faits presque banals et sans liens, à suspicieux et inquiétants. Un enchainement qui devient vite une histoire plus complexe, plus dure. L'horrible sort de ses gongs. L'essentiel dans ce livre est l'enquête policière, les ramifications, les voies de recherches, l'unité des services de police. L'excellente collaboration que la Belgique aurait aimé connaître en 1996 avec l'affaire Dutroux. du dialogue, des questions réponses, un pur roman policier. Lecture facile et rapide, la tension est bien gérée de sorte que le lecteur est sincèrement embarqué par la curiosité plus que le suspens. L'envie de connaître l'issue de l'aventure sera pressante.
Les sujets délicats de la maltraitance, de l'homosexualité, des abus, du racisme sont présentés finement. Pas de manière à étoffer une affaire avec des paragraphes informatifs. Ils sont plutôt ancrés dans le texte, éléments vivants de l'histoire. C'est le socle, l'enquête, qui permet à la réalité de ces sujets de ressortir.
Le ciel est sur terre. Cela pourrait signifier que le paradis est sur terre. Comme dans le tube de Belinda Carlisle en 1987, qui parle de sentiments amoureux. (p378) « Heaven is a place on earth. » Une chanson qui ouvre les portes de la joie où « Tu te tapes le ménage en dansant et en chantant ». Cette ambiance est vraie pour l'issue de l'enquête, pour le bon fonctionnement des services de police. C'est Noël et vive sa magie. L'autre penchant de l'allusion faite avec le titre du livre signifierait que le ciel est absent là haut. Pas de paradis. Sur terre, il nous est tombé sur la tête. Rien de magique, pas d'illusions. Sans vie. Mais de la survie. L'histoire reflète ce contexte de beauté disparue. Il faut donc se créer son rêve, son paradis, son ciel sur terre.
Pour conclure, à lire. Faire fi de la construction en ouverture. Et puis le reste coule entre peur et vérité. Joyeux Noël. GOD JUL (prononcé « Goud iul » en suédois)
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