AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de fanfan50


Lisez-vous encore Jean Dutourd ? Pas certaine.
Membre de l'Académie française, il fut journaliste, critique littéraire et aussi un bon romancier mais surtout un grand lecteur depuis son enfance.

Je cite ce qu'il dit en avant-propos : "parmi les choses impossibles, l'une des plus improbables, et que d'ailleurs je désirais à peine, eût été qu'une publication créât pour moi, pour mes beaux yeux, une rubrique des auteurs du passé. A propos de la réédition de tel de leurs ouvrages, j'aurais tenu là une sorte de journal de mes lectures, ce que je n'avais pas fait quand j'étais jeune, par paresse, haine de la cuistrerie, refus de gâter mes plaisirs par des pensums. Mais quel journal, quelle revue m'offrirait jamais cela ? ... "
Finalement cet ouvrage c'est un peu cela : il nous donne ses réflexions sur quelques oeuvres littéraires qui l'ont le plus marqué dans sa vie. Beaucoup sont tombées dans l'oubli - leurs auteurs aussi. Qui a lu "Léonard, maçon de la Creuse" de Martin Nadaud ? Et de même, qui serait capable aujourd'hui de lire les "Lettres à Madame Récamier de Benjamin Constant ?

Je cite encore la conclusion de son avant-propos : "Parler littérature est le plus charmant entretien que puisse procurer la civilisation. La critique littéraire n'est point faite pour les époques barbares. Non plus que la littérature, du reste. Les barbares ne veulent pas voir l'envers du monde, qui est gai. Rien que son apparence, qui est tragique."

Et il attaque sur un roman (peu connu et même oublié de nos contemporains) : "Le diable amoureux" de Cazotte en nous disant que "les petits auteurs ont des vies plus romanesques que les grands".
Puis il poursuit par quelques réflexions sur les oeuvres De Maupassant en débutant par cette réflexion : "Le journalisme est une bénédiction, parce qu'il faut remettre sa copie à l'heure et qu'il y ait le nombre de feuillets voulu. Si la muse est introuvable, tant pis, on doit marcher. Commencer son papier n'importe comment, continuer à l'aveuglette. Et, à la fin, on s'aperçoit avec ravissement que la muse était là quand même, que tout s'est ordonné chemin faisant, que le seul fait de s'y être mis a déclenché le petit miracle de l'écriture. Les trois cents contes De Maupassant ont été faits ainsi, parfois à la cadence de deux par semaine pour le Gil Blas et le Gaulois. Cela se voit".
Le troisième ouvrage cité est celui de Pierre Loti : "Le roman d'un spahi" publié en 1881, deux ans avant la conquête du Tonkin. L'auteur se demande : "Faut-il relire Loti ? Il vaudrait mieux relire Barrès ou Proust. Mais Loti mérite un détour." Je ne pense pas lire Loti un jour mais j'ai aimé la façon dont il en parle.
Et si je ne partage pas toujours ses enthousiasmes ne connaissant pas les auteurs dont il parle (Anka Muhlstein par exemple), c'est formidable de voir l'intérêt qu'il porte à tant d'oeuvres diverses !
J'aurais envie de lire "La Madone des spleepings" par Maurice Debroka tant il sait en parler joliment. Debroka, "un virtuose de la couleur locale. Il est allé dans les pays qu'il décrit et il les a vus avec un oeil de journaliste-poète."
Commenter  J’apprécie          71



Ont apprécié cette critique (6)voir plus




{* *}