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Critique de soniamanaa
C'est un billet très difficile à rédiger tant ce texte de Marc Dugain m'aura paru changeant et chaotique. Restée sur La malédiction d'Égard dont je garde un souvenir ébloui, je ne m'attendais pas à tant de déséquilibres pendant cette lecture.
D'abord enthousiaste à la découverte des premiers chapitres, je m'étais préparée à un constat gouleyant, implacable et courageux de l'état de déréliction avancé de la Vème et de la fonction présidentielle.
En imaginant le journal intime d'un président fraîchement élu, Marc Dugain nous propose d'endosser un costume taille XXL pour découvrir de l'intérieur les arcanes de la fonction. L'idée était d'autant plus réjouissante que l'essayage avait lieu dans un futur tellement proche que notre actualité en donnait le climat.
"Certains vous diront que la Constitution est usée. Elle l'est surtout d'avoir été trop longtemps dévoyée, même si elle a le mérite de s'accorder avec son temps." La météo était raccord, orages et tempêtes en cascade, un tsunami était envisageable...
Mon problème tient sans doute essentiellement à l'accessoiriste du plateau. Ce président porte sur lui tellement de breloques qu'on n'en voit plus la couleur du veston. Accro à la coke puisée dans les réserves douanières nationales, multimilliardaire après la création d'une start-up ayant découvert le secret du rajeunissement cellulaire, mal mariée à une journaliste aussi célèbre qu'indépendante, père d'un nourisson né par GPA d'une mère porteuse adepte de la décroissance, fraudeur fiscal par orgueil et narcissisme... Ce n'est plus du tuning, c'est un catalogue des grandes questions sociétales actuelles.
A partir de là, j'avoue que l'auteur m'a un peu perdue.
Certains articles parus pour le lancement du livre font de ce personnage un hologramme de notre actuel homme d'état. Je n'adhère pas non plus. le personnage de Dugain a bien trop d'accès d'empathie...
Ce personnage est un marigot de paradoxes. Capable du plus grand cynisme, l'homme à des élans d'humanité qui le rendent presque attachant.
Bref, agacée par ces audaces quelques peu racoleuses, je suis néanmoins reconnaissante à l'auteur pour ce regard lucide porté sur notre monde et ses citoyens en mal de démocratie.
En conclusion, je referme le livre sur un avis mitigé, mais confortée dans la pertinence du triangle d'incompatibilité de Rodrik. Pour exister dans un cadre mondialisé, un état doit renoncer ou à sa souveraineté ou aux institutions démocratiques garantes des libertés. La démonstration de Dugain est implacable, nous ne prenons pas le bon chemin....
D'abord enthousiaste à la découverte des premiers chapitres, je m'étais préparée à un constat gouleyant, implacable et courageux de l'état de déréliction avancé de la Vème et de la fonction présidentielle.
En imaginant le journal intime d'un président fraîchement élu, Marc Dugain nous propose d'endosser un costume taille XXL pour découvrir de l'intérieur les arcanes de la fonction. L'idée était d'autant plus réjouissante que l'essayage avait lieu dans un futur tellement proche que notre actualité en donnait le climat.
"Certains vous diront que la Constitution est usée. Elle l'est surtout d'avoir été trop longtemps dévoyée, même si elle a le mérite de s'accorder avec son temps." La météo était raccord, orages et tempêtes en cascade, un tsunami était envisageable...
Mon problème tient sans doute essentiellement à l'accessoiriste du plateau. Ce président porte sur lui tellement de breloques qu'on n'en voit plus la couleur du veston. Accro à la coke puisée dans les réserves douanières nationales, multimilliardaire après la création d'une start-up ayant découvert le secret du rajeunissement cellulaire, mal mariée à une journaliste aussi célèbre qu'indépendante, père d'un nourisson né par GPA d'une mère porteuse adepte de la décroissance, fraudeur fiscal par orgueil et narcissisme... Ce n'est plus du tuning, c'est un catalogue des grandes questions sociétales actuelles.
A partir de là, j'avoue que l'auteur m'a un peu perdue.
Certains articles parus pour le lancement du livre font de ce personnage un hologramme de notre actuel homme d'état. Je n'adhère pas non plus. le personnage de Dugain a bien trop d'accès d'empathie...
Ce personnage est un marigot de paradoxes. Capable du plus grand cynisme, l'homme à des élans d'humanité qui le rendent presque attachant.
Bref, agacée par ces audaces quelques peu racoleuses, je suis néanmoins reconnaissante à l'auteur pour ce regard lucide porté sur notre monde et ses citoyens en mal de démocratie.
En conclusion, je referme le livre sur un avis mitigé, mais confortée dans la pertinence du triangle d'incompatibilité de Rodrik. Pour exister dans un cadre mondialisé, un état doit renoncer ou à sa souveraineté ou aux institutions démocratiques garantes des libertés. La démonstration de Dugain est implacable, nous ne prenons pas le bon chemin....
