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Critique de Analire


Quel récit ! Captivant, rythmé, bien ficelé, en bref : grandiose !

Tardy, un célèbre avocat retraité, est sauvagement assassiné chez lui, dans une mise en scène macabre. S'ensuit le meurtre de Mourond, un richissime dentiste, lui aussi retrouvé mort chez lui, dans une posture pour le moins étrange. Leur point commun ? Les deux hommes étaient collectionneurs d'art. le lieutenant Audrey Durand, aux côtés de sa capitaine Patricia, sont en charge de cette affaire. Elles vont se rapprocher de Joël, un revendeur d'art, pour appuyer leur expertises. Mais les deux femmes ne sont pas au bout de leurs surprises : une troisième scène de crime est mis à jour, avec non pas une, mais deux victimes, là encore, placées de façon totalement calculées. Qui est ce mystérieux tueur ? Quel message souhaite-il faire passer aux enquêteurs ? Audrey en est persuadée : tout a rapport à l'art !

Chrystel Duchamp porte le nom d'un célèbre peintre et plasticien français, Marcel Duchamp, qui s'est notamment illustré dans l'art conceptuel, le body art et le ready-made au siècle passé. Et c'est justement d'art dont il est longuement question dans L'art du meurtre. L'ensemble des victimes étaient des passionnées d'art, contemporains ou classiques, elles collectionnées toutes de nombreuses toiles, qu'elles achetaient à prix d'or.

J'ai beaucoup aimé les quelques digressions de la protagoniste Audrey sur de célèbres artistes français et étrangers, qui ont mis en place des oeuvres qui ont attisés la polémique. Je pense notamment à Paul McCarthy, plasticien américain et sa sculpture gonflable géante Tree, installée sur la place Vendôme à Paris, censée représenter un arbre de Noël, elle faisait plutôt penser à un plug anal. Cet homme, considéré comme artiste, réalisera de nombreuses performances surréalistes, comme se filmer en train de s'enfoncer une poupée Barbie dans le derrière… plutôt inattendu et intriguant ! Chrystel Duchamp cite également Orlan, une artiste féministe française, connue pour ses installations choquantes et ses transformations physiques qu'elle filmait comme de véritables performances artistiques. Par manque de temps et certainement par manque de connaissances aussi, je ne m'intéresse que de très loin à l'art. Mais je remercie grandement l'auteure, qui a enrichie ma pauvre culture artistique avec ces quelques artistes et leurs réalisations originales, qui m'ont beaucoup intrigués. J'en garderai une trace dans ma mémoire, c'en est certain.

C'est justement ce mélange entre artistes contemporains et fiction meurtrière qui m'a conquise. J'ai été happée du début à la fin. L'enquête en elle-même est trépidante, rythmée comme il se doit, bien ficelée, avec des rebondissements qui arrivent à nous tenir en haleine tout au long du récit. J'ai également bien accroché avec le lieutenant Audrey, notre protagoniste, bien que sa relation soudaine avec l'un des autres personnages du récit (dont je tairais le nom, pour vous laisser le plaisir de le découvrir par vous-même), m'a semblé assez précipitée, inconsidérée, presque dangereuse. Hormis ceci, le dénouement est quant à lui totalement inattendu et bluffant : j'avais imaginé toutes les théories les plus farfelues, mais sûrement pas celle-là ! L'art du meurtre est le premier roman de Chrystel Duchamp et j'espère sincèrement que ce ne sera pas le dernier.

Un premier polar réussi, haletant et rythmé, combinant fiction et artistes contemporains, qui m'a totalement conquise. C'est du grand art !
Lien : https://analire.wordpress.co..
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