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Critique de YvonS


Prix de l'Embouchure 2021

J'ai rencontré Nicolas Druart pour la 2e fois au salon Noir sur Ormesson il y a quelques semaines. La première fois, c'était chez Babelio à l'occasion d'une rencontre tripartite qui comprenait Christophe Vasse et Frank Leduc il y a quelques années. Ensuite, j'ai lu NUIT BLANCHE, dévoré devrais-je dire. Si je n'ai pas adhéré à L'ENCLAVE, cette fois-ci avec CINABRE je suis totalement bluffé. Nicolas Druart a fait un bond en avant et il maîtrise son sujet formidablement.

Mais de quoi s'agit-il ?

C'est là qu'est mon problème. Ne rien divulgâcher. Tâche ardue...

Disons qu'il est question d'un hôtel. L'Hôtel Ferdinand, le plus grand, le plus sélectif, le plus chic de Toulouse. Une merveille architecturale de 15 étages style Art Déco. Mais un hôtel maudit. Ceux qui y passent la nuit deviennent fous, presque tous. Que s'y passe-t-il ? Y entrer, si on vous laisse entrer, c'est passer de l'autre côté du miroir.

Une atmosphère qui frise le fantastique, l'hôtel Overlook de Shining n'est pas loin. le texte de Nicolas Druart est hallucinatoire, gorgé de rouge cinabre et d'ombres mouvantes. le lieu est truffé de chambres étouffantes, de couloirs labyrinthiques oppressants.

Et pendant ce temps, en ville, un tueur au sabre découpe les passants à grands coups de katana japonais. Pourquoi ? Pourquoi ces meurtres, ces agressions ? Pourquoi au sabre ? Pourquoi ceux-là ?

Et le pauvre Elliot Akerman, infirmier libéral auteur de thrillers refusés, va se retrouver mêlé à la folie de l'hôtel et impliqué dans l'enquête sur les massacres. Pour son malheur, ou peut-être pas. Succursale de l'Enfer, enfer sur Terre, lieu de toutes les débauches et de tous les excès ou vision partielle de la réalité ? L'Hôtel Ferdinand n'est peut-être pas le lieu de toutes les innocences, on l'a compris. Alors, l'auteur nous manipule-t-il ? En tout cas, il nous réserve de belles surprises. Je me suis surpris à pousser un oh ! punaise ! à plusieurs reprises.

On s'attache très vite à notre fragile infirmier (qui tient un peu beaucoup de l'auteur ? on ne vous le dira pas !) et on suit avec compassion son douloureux trajet. Un démon fait homme avec un mobile hallucinant ? Pire ? Rien n'est ce qu'il semble, bien sûr. Rien n'est simple. La vérité, comme les miroirs, a deux faces et comme certains autres miroirs déformants elle peut devenir terrifiante. Comment glisse-t-on d'une vie normale avec boulot, amis, téléphone portable, box internet et petit chez soi tranquille, vers les confins de la déraison ?

La fin est dense, il vous faudra atteindre les 50 dernières pages pour tout comprendre et dévorer cette succession de scènes cinématographiques dignes d'un Kubrick entre Eyes Wide Shut et Shining (encore) dans une apocalypse finale au vrai sens du terme (révélation) ET au sens habituel... On reste soufflé le coeur battant, horrifié par ce qu'on vient de lire et de ce que cela présage... Un thriller qui flirte avec l'horreur et le fantastique mais bien ancré dans le monde d'aujourd'hui.

Allez-y en toute confiance, amateurs de frissons, vous ne serez pas déçus ! Nicolas Druart avait raison dans sa dédicace... j'ai frissonné !
Lien : https://mgbooks33.blogspot.com
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