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Critique de DavidG75



Dans le langage des fleurs, l'hibiscus symbolise la féminité, la passion, le désir…

Sous cette fleur, gravée dans le bois d'acajou d'un vieux secrétaire, Aglaé découvrira les carnets jaunis de son père. Sa vie, son histoire, son amour, déposés à la postérité…

En l'An 1750, Michel Adanson cherche la reconnaissance de ses pairs. Botaniste, il quitte Paris et ses Lumières pour le Sénégal et ses terres cuivrées, rougies par le vent et les pluies charriant les sables du désert. Michel Adanson rêve à la rédaction d'une encyclopédie universelle du vivant mais, sur ces terres d'Afrique, colonie de France, c'est au peuple wolof qu'il devra sa plus belle rencontre.

Commence alors le voyage à travers le conte…

Tel Orphée bravant les Enfers pour y retrouver Eurydice, Michel Adanson entamera lui aussi son périple à la recherche de celle qu'il aime, des villages fortifiés de Sor et de Mechhé, sur les routes de Keur Damel, longeant la Grande Côte, parcourant les royaumes du Waalo et du Kayor, à travers les dunes de sable blanc, là où le soleil mange les ombres et jusqu'à la porte du voyage sans retour, l'Île de Gorée… l'île aux esclaves.

Fantôme parmi les vivants, Maram y sera enchaînée pour avoir bravé la folie des hommes. Dans son exil, elle deviendra la guérisseuse, la Revenante, l'épouse du Dieu Serpent, celle que Michel Adanson n'aura de cesse de retrouver en suivant les échos des tambours et les chants des griots d'Afrique jusqu'en Enfer.

Pourront-ils en franchir la porte du retour ?

***

Mille mercis à Agatha pour m'avoir permis de recroiser la route de David Diop avec ce livre-voyageur, après ma déconvenue ayant fait suite à ma lecture de Frère d'âme.

Pas de répétitions à outrance ni de formules surfaites dans ce dernier roman de David Diop, mais de douces mélopées qui résonnent au-delà de la savane, par-delà les baobabs et les kapokiers ; une abondance de paysages colorés qui dérivent lentement entre Saint-Louis et Cap-Verde, se noyant avec les palétuviers dans l'océan ; un camaïeu de rouges, oranges et jaunes lorsque le soleil se couche en silence sur la terre rougie du sorgho et du sang des Nègres tombés sous les fouets des chasseurs d'esclaves… Bref, un dépaysement, un roman contemplatif et immersif, un conte d'Afrique comme je les aime, qui me rappelle bien sûr Laurent Gaudé et ses Salina, Médée Kali, Tsangor…

Un livre-voyageur qui se doit à présent de poursuivre son voyage vers une nouvelle destination !
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