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Critique de djdri25


Alors qu'Aglaé emménage dans un manoir bourbonnais qui lui est offert par son beau-père, elle déniche parmi les affaires de son père décédé, le naturaliste Michel Adanson, un vieux carnet que celui-ci lui a destiné.
IL va lui ouvrir son coeur et son âme à titre posthume sur son voyage au Sénégal entrepris au milieu du 18ème siècle.

Après une première partie du roman centrée sur les relations difficiles entre Michel Adanson et sa famille en France ainsi que le reste de l'humanité et sur l'échec de publication de son entreprise d' encyclopédie botanique, on assiste à un beau récit conté dans la deuxième partie du roman qui va nous faire comprendre pourquoi et comment le naturaliste a pu sacrifier sa vie durant sa famille et ses relations sociales au détriment de son oeuvre vue finalement comme une chimère.

Le regard d'Aglaé et la voix de son père surtout nous transportent sur les rives du Sénégal.

C'est par l'amour naissant, fulgurant et impossible pour la jeune Maram que le narrateur débute le roman de sa jeune vie.
C'est à une histoire d'amour à la fois merveilleuse et tragique que nous assistons et à travers celle-ci, les ravages de l'esclavage, de la domination des hommes sur les femmes, des puissants sur les opprimés, des colons sur les esclaves, des intrigues pour prendre le pouvoir, du sacrifice d'un ami pour la cause du botaniste.
David Diop met tout son talent de conteur à notre service pour nous transmettre son récit.

C'est à travers les sens aiguisés du botaniste que nous voyageons dans une contrée parsemée d'ébéniers, d'odeurs d'eucalyptus et de toute la flore sénégalaise, on y découvre aussi des phénomènes naturels éblouissants.

Dans le récit de Michel Adanson, s'enchâsse la voix harmonieuse de la jeune Maram elle-même qui lui fait le récit de sa jeune vie détruite par son oncle, de sa fuite du village, de son d'enlèvement pour en faire une esclave ainsi que la tentative d'agression par les colons, car sa beauté lui a valu bien des malheurs, de son don de guérisseuse aussi, de la vengeance qu'elle fomente.

C'est par amour pour la jeune Maram et bien Malgré lui qu'à la manière D'Orphée, Michel va subitement précipiter le destin de celle qu'il aime.

C'est un conte magnifique qui nous est livré par David Diop, son écriture élégante, poétique, sensible nous heurte et nous transmet les blessures des personnages du roman. le personnage de Maram n'est-il pas l'allégorie, le symbole des violences et des tragédies causées par l'esclavage ?

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