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Critique de Luniver


Né d'une mère célibataire qui a accouché en cachette, Oliver Twist semblait promis à un avenir peu brillant. Les organismes de charité qui l'ont pris en charge, persuadés qu'il finirait tôt ou tard à la potence comme tous les êtres de son engeance, lui donnaient à peine de quoi survivre (et s'indignaient comme il se doit du manque de reconnaissance envers leurs sacrifices).

On cherche alors à se débarrasser de son encombrant estomac dès qu'il arrive à l'âge d'être apprenti. S'il échappe à un ramoneur peu scrupuleux, il atterrit finalement chez un croque-mort. Sa vie ne s'en trouve pas améliorée : son statut d'orphelin et d'assisté le désigne d'emblée comme coupable dans tous les conflits qui le concerne, ce qui en fait le souffre-douleur de l'entreprise. Il décide un soir de s'enfuir vers Londres, dans l'espoir d'améliorer son sort. Mais il n'y trouve qu'une bande de voleurs, bien décidés à profiter de sa naïveté pour réaliser quelques coups juteux.

Le roman est très proche du conte philosophique par plusieurs aspects. Tout d'abord, le manichéisme des personnages : les gentils ne sont décrits que par des qualités, les méchants uniquement par des défauts (et ils sont inexcusables par dessus le marché), et même si quelques uns se sont retrouvés dans le mauvais camp par un coup du sort, on sait au premier coup d'oeil vers qui doit aller notre sympathie, et qui nous devons détester. Ensuite, l'intrigue est remplie de retournements de situation et de coups de théâtre peu crédibles : malgré l'étendue de l'Angleterre, les protagonistes tombent toujours sur la bonne personne au bon moment. Il faut bien avouer que parfois, on frôle la romance de série B.

Malgré ces petits défauts, on se laisse facilement emporter par la plume de l'auteur. L'humour est omniprésent dans l'histoire, et la critique sur les lois sur la pauvreté, le manque d'aide aux démunis et l'hypocrisie des philanthropes est sévère (ah, ces pauvres qui s'obstinent à mourir de faim alors que des gens de la bonne société leur ont assuré qu'ils avaient de quoi se rassasier, quel scandale !)

Un roman plein de bons sentiments donc, et aux mécaniques assez simples. Mais si vous être dans un état d'esprit où vous voulez voir les gentils récompensés et les méchants punis, nul doute qu'Oliver Twist soit une lecture idéale.
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