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Critique de polarjazz


Dans cet ouvrage des éditions de l'Harmattan, nous découvrons une Alexandra David-Néel enracinée dans la grande Histoire mondiale. L'influence des anglais en Inde mais aussi au Tibet a contrarié le périple qu'entreprend Alexandra dans cette partie du monde. Alexandra est née en 1868 à Saint Mandé dans le Val de Marne. Ses parents l'envoient en pension où elle reçoit une éducation solide et de qualité. Son esprit insoumis et anticonformiste se traduit dès les années 1880. Elle fait deux fugues, l'une en Angleterre, l'autre en Italie. Elle dénonce le rôle assigné de la femme par l'Eglise et les hommes. La société corsetée européenne asservit la femme au rôle sacré de la maternité. Elle s'engage pour l'éducation des filles. Elle porte un regard sévère sur ces sociétés les jugeant primitives. Et lorsqu'elle se rend en Asie, ses principes se heurtent à cette humanité d'un autre temps. Mais son intérêt est autre. La pensée orientale, le bouddhisme les populations d'Asie l'attirent comme un aimant. Enthousiaste, elle part étudier auprès d'érudits, les textes sacrés. Elle apprend le tibétain et le sanskrit. Et grâce à la présence d'Aphur Yongden, un moine adolescent tibétain qu'elle adopte, elle réussit là où beaucoup de savants européens échouent. Les champs d'études sont nombreux : histoires, contes, légendes, croyances, magies, folklores, pratiques superstitieuses… Plusieurs années lui seront nécessaires pour entrer à Lhassa, les anglais lui barrant l'accès au Tibet sous son contrôle. Elle explore les différentes sociétés et déplore la malnutrition de la population, le manque d'hygiène et certains fléaux comme le suicide des veuves indiennes lors des funérailles de leur mari. Ses représentations sublimées par ses lectures ne correspondent pas toujours à la réalité comme ce Bouddha couché au Sri Lanka en 1911. Alexandra reste insensible aux arts comme la peinture. Son esthétique s'épanouie lorsqu'elle se trouve dans des sites géographiques naturels et dans la musique. Ses incursions dans cette partie du monde où les puissances occidentales se confrontent, les cinq premières décennies du XXe siècle où le monde s'embrase, tout cela, Alexandra en est le témoin. Tout le matériel, des textes sacrés, les lettres échangées avec son mari, son année de retraite au Sikkim, ses rencontres lui permettent de développer une entreprise d'exposition, transmission et de vulgarisation. Elle écrit de nombreux ouvrages qui apportent une certaine connaissance d'un monde qui disparait. Son premier titre « Voyage d'une parisienne » à Lhassa est un évènement. Elle meurt centenaire à Digne-les-Bains dans les Alpes de Haute Provence.
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