AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Yvan_T


Les récits maritimes ont tendance à prendre d'assaut les vitrines des librairies spécialisés ces derniers temps. Est-ce là un signe précurseur d'un neuvième art qui prend l'eau ou juste une vague passagère sur laquelle il est bon de surfer ? En montant à bord de cette nouvelle aventure en compagnie d'un homme de la mer confirmé tel que Jean-Yves Delitte, le bédéphile est en tout cas quasi certain d'arriver à bon port. Naviguant dans les mêmes eaux que "L'Hermione", mais de manière indépendante, "Black Crow" propose une nouvelle série de piraterie centrée autour du personnage amérindien qui orne la couverture de ce premier volet.

Situé pendant la Guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique qui opposa les indépendantistes aux troupes de George III de 1775 à 1783, l'histoire ne manque pas de rappeler quelques faits authentiques, tels que «La Bataille de Bunker Hill», considérée comme l'une des plus sanglantes de ce conflit, ou «La Guerre de Sept Ans» qui vida les caisses de la Couronne britannique et est à l'origine des taxes qui provoquèrent le mécontentement des colons américains. Utilisé comme point de départ et comme toile de fond à ce récit qui privilégie la fiction et l'aventure, ce contexte historique intéressant n'est cependant pas pleinement exploité.

Si l'intrigue, servie sous forme de long flashback, réserve finalement peu de surprises, les origines du héros de cette saga ne manquent pas d'originalité. Au fil des pages, le lecteur en apprend plus sur le passé trouble de ce corsaire indien peinturluré dont le caractère autoritaire et humain à la fois ne manque pas de séduire et d'intriguer. Mêlant combats, trahisons, amour, tactique, espionnage et vengeance, l'auteur maritime livre un récit classique et parfaitement rythmé, qui a suffisamment d'arguments pour plaire. L'un des principaux est indéniablement la mise en images détaillée des navires et des décors de ce spectacle naval. Alternant fonds noirs et blancs afin d'accentuer les scènes nocturnes et faisant preuve d'un grand réalisme, le peintre officiel de la Marine livre des planches splendides. Habillant ses acteurs de peintures bleues et de cache-oeil, il tente même occasionnellement de se défaire de cette familiarité physionomique qui lui est souvent reprochée au niveau des personnages.

«La colline de sang» constitue un excellent tome de mise en place qui installe solidement un héros qui voguera vers l'Afrique noire sur la piste d'un trésor dans le tome à venir.
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}