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Critique de BillDOE


Après plusieurs années d'absence, il est réapparu. Il annonce au garçon de neuf ans qui lui a ouvert le portillon rouillé du pavillon ouvrier qu'il est son père. Plus tard, de retour de son travail, la mère le trouve endormi à l'étage. Ni elle, ni le garçon ne savent pourquoi il fait irruption dans leur vie. Lui seul sait qu'il est là pour ressusciter sa propre légende, celle du « Fils de l'homme », l'héritage du sang, l'héritage de la haine…
Le récit alterne deux époques qui se déroulent sur un même lieu, « les roches », une maison perdue dans les montagnes dans laquelle le père a passé son enfance et où il emmène sa compagne et son fils afin qu'ils se « retrouvent ». Ce saut dans le passé permet de comprendre ce qui anime les protagonistes et surtout la volonté de ce père de finir une tâche inachevée, de transmettre au fils son héritage, celui-ci eût-il été destructeur. Mais c'est sa façon à lui de triompher de sa propre histoire, de la mort.
La première particularité de l'histoire de Jean-Baptiste del Amo est qu'il n'y a pas de dialogue. Les personnages de cette histoire sont comme des étrangers les uns pour les autres. Ils n'échangent pas leurs idées, leurs souhaits, ils sont portés par le cours de leur vie, téléguidés vers leur destin pourvu que la transmission du père au fils se fasse. Ils n'ont pas de prénoms ni de nom, ils sont tout le monde et n'importe qui.
La deuxième particularité du « Fils de l'homme » est qu'il n'y a pas de fin. le récit se termine abruptement et laisse au lecteur le soin de conclure. C'est aussi une façon d'inscrire la relation père-fils dans une boucle qui se lit à l'infini et répète inexorablement le même schéma, le même sentiment, en l'occurrence la haine.
Pour rompre la malédiction de cette boucle infernale, il faudrait au fils le courage de renier son principal repère : son origine, « D'où viens-je ? ».
« le fils de l'homme » est un très beau texte, remarquablement bien écrit qui mérite que l'on s'y perde. C'est une auberge espagnole où chacun y trouvera un peu de ce qu'il a déjà en lui.
Editions Gallimard, collection blanche, 239 pages.
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