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Critique de morin


morin
06 février 2019
Le narrateur de cette histoire, Haroun,est le frère de l'arabe tué par Meursault.
Ancien fonctionnaire à l'inspection des domaines, Haroun est un vieillard plein de rancoeur. Il vit à Oran. Sa M'ma est encore vivante. Attablé dans un bar, buvant du vin, il raconte son existence. A qui s'adresse-t-il ? à lui-même ? à Meursault ? à Camus ? au lecteur ?

Dans la première partie de l'ouvrage il parle surtout de Moussa, son frère, "l'arabe" assassiné. Sa mère ne se remettra jamais de ce deuil : la tombe est vide, le corps n'a jamais été retrouvé. L'ombre de ce frère a affecté toute sa vie :
"j'ai tant de fois souhaité tuer Moussa pour retrouver la tendresse perdue de M'ma, pour récupérer mon corps et mes sens, pour... Étrange histoire tout de même. C'est ton héros qui tue, c'est moi qui éprouve de la culpabilité, c'est moi qui suis condamné à l'errance".... (P57)

Dans la dernière partie Haroun parle de l'Algérie actuelle, de l'Indépendance à laquelle il n'a pas participé ce qui lui sera reproché lorsqu'il sera interrogé pour avoir assassiné "le roumi Joseph" :
"...Il se mit à bégayer qu'il y avait une différence entre tuer et faire la guerre, qu'on était pas des assassin mais des libérateurs, que personne ne m'avait donné l'ordre de tuer ce français et qu'il aurait fallu le faire avant. "avant quoi ?" ais-je demandé. "avant le 5 juillet ! oui avant, pas après, bon sang !" (p. 119).

L'auteur fait de nombreuses références au livre de Camus en prêtant à son personnage des événements et des actes identiques ou contraires à ceux de Meursault :
L'incipit : "aujourd'hui maman est morte" ; "Aujourd'hui , M'ma est encore vivante",
l'assassinat : Meursault abat un inconnu appelé l'arabe, Haroun abat un français, Joseph Larquais,
Meursault est aimé de Marie, Haroun aime Mariem.
Dans les dernières pages, Meursault a une altercation violente avec l'aumônier de la prison, Haroun avec l'imam.

Enfin, la dernière phrase des livres : "il me reste à souhaiter qu'il y ait beaucoup de spectateur le jour de mon exécution et qu'ils m'accueillent avec des cris de haine" (A.camus). "je voudrais moi aussi, qu'ils soient nombreux mes spectateurs , et que leur haine soit sauvage". (K.Daoud).

Bon livre mais certains passages m'ont paru un peu nébuleux.
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