AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de andras


Kamel Daoud, écrivain et journaliste algérien, répond à Albert Camus qui dans son livre "L'étranger", mondialement connu aujourd'hui, faisait assassiner un arabe par le narrateur du livre, Meursault, sur une plage d'Alger, en 1942, quelques 20 ans avant l'indépendance de l'Algérie. de la victime, Camus ne dit rien, et ne la désigne que comme "l'Arabe". Le narrateur de "Meursault, contre-enquête" déclare, lui, être le jeune frère de "l'Arabe" de Camus et lui donne enfin une identité ("Moussa") et une famille. Le pari de Kamel Daoud est risqué, très risqué même, tant est grande la renommée du livre de Camus, et celle de son auteur. Mais ce pari est à mon sens pleinement gagné. Daoud nous fait traverser le miroir (dépoli par le sable) entre "l'européen" et "l'arabe" et nous fait ressentir au plus près de la peau ce que le jeune frère de "Moussa" a vécu suite à la mort de son frère, puis pendant la guerre d'Algérie jusqu'à l'Indépendance. C'est tellement bien dit, avec une telle vérité, et aussi une telle audace que je me prends à rêver de rencontrer Kamel Daoud dans son bar du côté d'Oran pour qu'il me raconte la suite de l'histoire. Kamel Daoud a épousé la langue française qu'il manie superbement et il l'utilise pour parler ENFIN de cet arabe dont Camus n'avait rien dit dans son plus fameux livre, ne lui donnant même pas un prénom. Aujourd'hui cet "oubli" est réparé, et de quelle façon ! Chapeau bas, Monsieur Daoud.
Commenter  J’apprécie          177



Ont apprécié cette critique (15)voir plus




{* *}