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Critique de ChezLo


En 2041, le monde a un peu changé, il s'est déplacé quelques vertèbres de plus. La digitalisation des processus a progressé, nous sommes des citoyens-clients bagués (pour notre bien grâce au self-serf vice), de nombreuses grandes villes sont privatisées et découpées en zones (premium, privilège, standard) hormis quelques VAG (Villes Auto Gérées) comme Nantes, et le phénomène urbain des furtifs prend de l'ampleur : une nouvelle forme de vie qui échappe aux radars et à la majorité des flicages technologiques. Est-ce une légende ou un fantasme ? Des équipes de l'armée commencent à s'intéresser de plus près à leur cas, à ces êtres de chair évolutive et de sons mal audibles, aux grandes capacités de métamorphose. C'est le cas de la Meute du Récif (pour Recherches, Etudes, Chasse et Investigations Furtives) qui se consacre à la traque de ces furtifs. Lorca vient de l'intégrer, dans un objectif très personnel : retrouver la trace de sa fillette disparue deux ans auparavant....

Les furtifs est un gros roman dystopique, qui est riche de mille idées, d'une pléiade de concepts attribués à un possible futur, de plein d'innovations typographiques également. Il m'a bien fallu la moitié du roman pour commencer à m'y faire, pour vaincre ce vocabulaire techno-spécifique, ces longs chapitres initiaux de traque, d'entraînement, qui m'ont semblés flous voire indigestes. A la moitié du roman, l'histoire se concentre sur une recherche, celle de Tishka, et les personnages sont davantage cernés. L'auteur joue sur la typographie avec des caractères spécifiques pour chaque personnage, qui prennent la parole à tour de rôle, et des vocabulaires également différents.

C'est dans la poésie et la musicalité aussi de certains passages que j'ai apprécié suivre Lorca et son ex dans cette quête ultime, dans le rapprochement opéré sur une dimension nouvelle, quasi imperceptible. Bien sûr, en filigrane on lit la projection dans un monde qui précipite les êtres dans la marchandisation à outrance ou vers la radicalité de la fuite. Les altermondialistes ont dû s'adapter, travailler à échapper à la surveillance multi-sensorielle, s'inventer un monde hors sol, dans les hauteurs, en brouillant la géolocalisation. Les sons ont une grande importance dans le récit, la lumière aussi. Un roman vertigineux, érudit
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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