Seule en sa demeure

Un roman où se côtoient la noirceur et l'espoir, la violence et l'amour, la peur et le désir.

« A 18 ans, Aimée tombe sous le charme de Candre, orphelin mais grand propriétaire terrien. Peu de temps après leur rencontre arrangée ils se marient. Aimée passe du statut de jeune fille choyée dans la maison de son enfance à celui de femme mariée dans une demeure isolée et froide. Et puis, tous les secrets qui y sont enfermés ne sont pas pour la rassurer. »

A dévorer à la lisière d'une forêt de sapins.

très beau roman avec une écriture fluide et élégante qui m'a tenue en haleine le temps d'une très courte journée de lecture tant il est agréable à découvrir et également intrigant. Petit bémol, je suis restée sur ma faim quant à la fin...
J'aurais aimé en savoir un peu plus après le dénouement de l'intrigue. Que deviennent Aimée et son entourage ?

Candre Marchère, homme de nom, de foi et de travail, est, aux yeux d'Amand Deville, le mari idéal pour sa fille, Aimée. Une fois les présentations faites, le déjeuner organisé, les balades en tête à tête, la jeune femme n'est pas insensible au charme de cet homme si différent, presque féminin à ses yeux. Au bout de quelques mois, le mariage est organisé. Un mariage simple, sans cris de joie ni lancer de bouquet, et en petit comité. du côté de Candre, seuls sont présents la bonne, Henria, qui a élevé le jeune homme, sa mère étant décédée alors qu'il n'avait que 5 ans, et son fils, Angelin. Lorsqu'elle quitte ses parents et son cousin, avec qui elle a grandi, pour s'installer au domaine des Marchère, au coeur de la Forêt d'Or, Aimée peinera à trouver sa place auprès d'un mari courtois mais taiseux, de la bonne qui semble régir au delà de ses fonctions et du fantôme de la première épouse décédée deux ans auparavant...

Conte cruel et gothique, revisitant un brin les grands classique tout en y apportant une certaine modernité, ce roman nous plonge dans les affres d'un mariage arrangé. Aimée, qui connaît peu de choses de la vie, encore moins celui du mariage, va découvrir, au fil des jours et des nuits, cette demeure qui ne lui inspire que peu confiance, ses propriétaires mais aussi les non-dits et les secrets qui l'entoure. de plus en plus déçue et enserrée dans son nouveau rôle d'épouse qui ne lui sied pas, Aimée va se sentir de plus en plus enfermée, isolée, la forêt autour s'affichant comme une sorte de rempart. Les personnages, forts, complexes, énigmatiques, sont parfaitement dépeints et s'en révèlent d'autant plus captivants, partagés entre désamour et amours interdits. de sa plume riche, précise, poétique, parfois surannée, Cécile Coulon dépeint avec minutie aussi bien la nature, les sentiments, les simples détails ou encore la beauté du jour.
Un roman tout aussi surprenant que vibrant...

Livre étonnant. Je ne m'attendais pas du tout à ça.
Une ambiance somme toute assez lugubre.
Une écriture qui se lit aisément mais le mal être qui parcourt ces pages et va en s'intensifiant ne permet pas de trouver la réponse donnée à la fin du livre.
Aimée épouse Candre et arrive dans un magnifique domaine mais elle s'y sent seule et présent un terrible secret : lequel ?
A vous de le découvrir en lisant cet ouvrage.

Un autrice que j'aborde avec ce livre, alors que c'est son huitième déjà et qu'elle a obtenu des récompenses pour des ouvrages précédents.

L'écriture est soignée et sert une ambiance un peu étrange. Nous avons affaire à peu de personnages, créant ainsi une ambiance bien vite angoissante. Aimée se marie. Nous sommes au dix-neuvième siècle, à la campagne en Montagne. le mariage est un repli sur soi, pour Aimée. Et ce repli est traité comme dans un thriller.
Une grande importance est donnée aux liens entre les personnages, à leur caractère. Je ne dévoilerai pas l'histoire ici, ce serait dommage, mais disons que la fin m'a paru tout à la fois trop et pas assez. Finalement c'est peut-être une volonté de l'autrice de revenir à la réalité dans un certain contexte (je ne précise pas par souci de discrétion).
J'aurais peut-être plus accroché et mieux apprécié l'histoire si j'avais eu plus d'affinités avec le personnage principal, Aimée. Ou peut-être aurais-je mieux aimé Aimée si j'avais plus apprécié ce livre, qui sait ?

A voir avec un autre livre de Cécile Coulon alors !

Lien : https://chargedame.wordpress..

Appréciant particulièrement la qualité des textes publiés chez l'Iconoclaste et souhaitant depuis longtemps découvrir l'univers de Cécile Coulon, j'ai entamé la lecture de "Seule en sa demeure" dont je trouvais la couverture très belle.

Le thème de ce roman est quasiment un topos de la littérature française (je dis quasiment en raison de la tonalité féministe qui raisonne dans cette histoire) : l'histoire d'un mariage arrangé entre une jeune fille qui deviendra femme, Aimée, et un homme propriétaire d'un riche domaine forestier jurassien, qui fut orphelin et veuf, Candre Marchère. Autour d'eux gravitent, des personnages que l'on s'attend à trouver dans cette histoire : la famille de la mariée, Amand et Josèphe et surtout son cousin Claude (qui apporte un brin de fraicheur dans ce roman oppressant !), Henria, la domestique, véritable mère de substitution pour Candre qui tient la propriété d'une main de fer, Angelin, son fils, et de très nombreux ouvriers, les "hommes" de Candre, invisibles et pourtant omniprésents.. Et puis il y a Emeline, la professeure de musique...
De prime abord, on pourrait croire à un mariage heureux. Candre n'est ni homme de guerre ni homme aveuglé par la richesse, il est un homme de Dieu, bon et attentionné envers son épouse. Cependant, derrière ce décor rutilant s'immisce progressivement l'oppression et se distille le poids des non-dits. Sous la plume délicate, sensuelle et poétique de l'auteure, l'atmosphère aseptisée de la demeure et la forêt l'entourant deviennent des sources d'angoisses ravivant les fantômes qui y logent et la part d'animalité qui sommeillent en chacun des personnages. Bref, la demeure et la forêt, frontière entre elle et le monde, deviennent la geôle d'Aimée.

Je ne regrette absolument pas d'avoir passé la porte de la propriété des Marchère et d'avoir découvert cette histoire à la frontière entre le roman baroque et le conte. Elle laisse un petit goût d'inachevé et le loisir à tout un chacun de faire cheminer son imagination sur les pistes forestières du domaine enfin délitées d'une part de leurs mystères. Je recommanderai ce livre à toutes les personnes qui ont envie d'une lecture envoutante, enivrante et dépaysante.

Rébecca réinventée : le Jura aussi mystérieux que la Cornouailles.
une ambiance très 19e siècle, un récit dans la lignée des grands classiques, très bien écrit et structuré. Un langage poétique, coloré, qui illustre les cinq sens.
Et des femmes prises au piège. de qui? Il ne faut pas se fier aux apparences...Les forêts enferment. Seul ilôt de lumière : Genève qui amène la culture et une amie; Celle-ci va se révéler "deus ex machina".

Je suis une inconditionnelle de Cécile Coulon dont les romans se passent toujours dans des univers bien particuliers. Ici, nous sommes dans le Jura, Aimée est une jeune personne élevée avec son cousin Claude qui quitte le giron familial, aimant, protecteur pour se marier à Candre. Celui-ci plaît à son père, Aimée s'unit alors à lui sans discussion, comme cela avait lieu à la fin de 19e siècle.
Candre ne la brusque pas, mais l'ombre de sa première femme, décédée deux ans auparavant plane au dessus d'Aimée. Son mari, pour lui faire plaisir fait venir Emeline qui lui donne des leçons de musique.
D'autres personnages, comme Henria la domestique qui a élevé Candre, mettent Aimée mal à l'aise.
Je n'en dirai pas plus, il faut lire ce livre si bien écrit. Cécile Coulon dit les choses sans vraiment les dire, il faut deviner. Nous sommes presque dans un roman policier, mais pas vraiment, nous sommes dans le Jura....
Si je n'ai pas mis quatre étoiles c'est parce que "la chute" m'a paru étonnante, mais ce n'est que mon humble avis. J'ai quand même beaucoup aimé.

Le Livre du Mois de février 2022
Pourquoi est-ce qu'en lisant ce livre j'ai pensé à Thérèse Desqueyroux de François Mauriac ?
Peut-être est-ce l'ambiance : cet homme riche propriétaire et exploitant forestier. Ici dans le Jura, chez Mauriac dans Les Landes, mais cette forêt, à chaque fois, omniprésente, personnage à part entière.
Et puis, ces femmes qui quittent le cocon familial pour se soumettre à l'autorité d'un mari dans une demeure où elles se sentent étrangères.
Au domaine Marchère, Aimée verra un rayon de soleil entrer dans son quotidien en la personne d'Émeline, professeur de musique. Ces cours ouvriront la fenêtre sur la vérité, celle que tout le monde tait au domaine et ce n'est pas Angelin, le fils de la servante, qui dira le contraire, puisqu''il a eu la langue tranchée dans de mystérieuses circonstances.
Une très belle histoire d'amour et de haine, émouvante et captivante jusqu'aux dernières pages.

Je partage avec vous une lecture d'un roman relativement sombre qui fut agréable. J'ai été vite absorbée dans la nouvelle demeure d'Aimée, ce manoir perdu au milieu de la forêt, vite absorbée par cette nouvelle vie auprès d'un mari austère pour qui on arrive aussi à éprouver une certaine sympathie...laissez vous porter !