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Critique de BiblioJoy


Destins croisés de plusieurs migrants et de leur « passeur » depuis la Lybie jusqu'aux côtes méditerranéennes européennes.

« J'ai fait de l'espoir mon fonds de commerce. Tant qu'il y aura des désespérés, ma plage verra débarquer des poules aux oeufs d'or. Des poules assez débiles pour rêver de jours meilleurs sur la rive d'en face ».

Un roman très dur et âpre.

Des hommes, des femmes, des enfants aux meurtrissures en eux gravées à tout jamais.
« J'examine vaguement la cargaison. Quarante-cinq zombies luisants me fixent du même regard suppliant. J'y vois passer les ombres d'épreuves irracontables ».

Détresse humaine – roman du désespoir, de la folie des hommes.
Cruauté à l'état brut des uns, rêves à des prix sacrificiels des autres.
« Les abominations subies n'ont pas entamé le brasier au fond de leurs pupilles ».

Récit d'une violence inouïe, au rythme soutenu, avec des incursions dans le passé avec l'histoire de l'Erythrée notamment, la dictature, la guerre avec l'Ethiopie, les camps, la torture, la corruption, la fuite, les illusions perdues.
Du désert du Sahara à la mer de tous les espoirs de survie, et de tous les dangers de mort aussi.
« (…) distribue une ration de flotte aux Soudanais et aux Somaliens. Donne aussi du pain à leurs gosses, c'est mon jour de bonté. »

L'auteure a choisi une épigraphe très évocatrice « toutes les choses vraiment atroces démarrent dans l'innocence » (Hemingway).

Peut-on être encore capable d'humanité quand on surnage dans la bassesse et la violence.

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