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Critique de Crossroads


Il était une fois une gentille Princesse , belle comme le jour d'une nuit sans lune , croquant la vie à pleines dents sans qu'aucune vilaine carie ne vienne noircir son si délicieux sourire ultrabright fraîcheur fraiche senteur petit furet des Balkans...
Non , c'est trop pour une seule personne , ça transpire l'excès de bonheur , on n'y croit pas un seul instant .

Il était une fois la rencontre entre Amélie Sarn , douloureuse porteuse de cette histoire autobiographique , et Murat / Corbeyran , dessinateur et scénariste très inspirés ayant su poser des images et des mots à la hauteur du délicat sujet abordé .

Laura traine son mal-être depuis toute petite .
Laura s'embourbe un peu plus chaque jour dans une vie qui n'est que questionnement et tourment .
Laura jubile à l'annonce du coma de son père .
Laura a connu l'inceste .

Étrangère à sa propre famille , prise en étau entre un frère ressemblant de plus en plus à leur monstrueux géniteur et une mère passive et soumise , elle décidera cependant d'affronter ses peurs , d'exorciser ses fantômes en se rendant régulièrement à son chevet afin de vider son trop plein de souffrances pour , allez savoir , enfin réussir à tourner la page !
Pouvoir enfin , non pas pardonner à ce père haï et vénéré , figure ogresque et démiurge idolâtré tout la fois , mais tenter de lui inoculer un peu de sa journalière affliction , de ses quotidiennes tortures physiques et mentales avant qu'il ne se décide à calancher .
Trouver le courage de vider son sac , de se confier , de comprendre...pour avancer .

Sujet difficile , écriture sublime .
Des dessins épurés , tout en rondeur , pour traiter d'un sujet âpre , bouleversant , lié à l'intime .
Un encrage lumineux au service d'un thème à la noirceur ténébreuse .
Et que dire des textes ! Simples , touchants , puissants , dignes des plus beaux uppercuts d'Ali versus Foreman à Kinshasa ! Ils vous surprennent , vous cueillent , vous émeuvent , pour finalement vous laisser étendu pour le compte , la gorge serrée , l'esprit battant la campagne à la recherche d'une once d'humanité et de repentir salvateurs .
Ni voyeurisme outrancier , ni pathos dégoulinant mais la mise en album délicate et intelligente d'une blessure de l'enfance qui , à défaut d'avoir été – dans le cas présent - mortelle , n'occasionna pas moins de dégâts irréparables . Dire pour se reconstruire . Album magistral...

Elle ne pleure pas elle chante : prévoir un kleenex ou deux , au cas ou...
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