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Critique de Lisbei13


Le jour et la nuit. L'ombre et la lumière. La glace et le feu. Telles sont les oppositions entre le monde des humains et celui du crépuscule.
Incompatibilité. Ignorance. Fascination. Peur. Tels sont leurs rapports.
Mais il existe des portes, et certaines créatures du crépuscule profitent de ces portes pour pénétrer dans le monde terrestre. A quelles fins ? Comment ? Il est difficile de le savoir, car la population massacre avec sauvagerie ces créatures dès qu'elles sont découvertes. Pour un scientifique comme Foss Agate, il est bien difficile de travailler dans ces conditions. Et lorsque la chance lui sourit et qu'il parvient à mettre la main sur un spécimen vivant, il est bien décidé à le garder en l'état. Ou du moins, en état de livrer ses secrets ...
Ombre et lumière. Depuis que sa mère a sombré dans la folie, quelque 15 années auparavant, Calliope Agate s'est rapprochée de son père, et caresse l'espoir de devenir une scientifique reconnue. En attendant, elle partage ses travaux et ses espérances. Mais le jour de ses 25 ans, elle hérite des carnets de notes et des travaux de sa mère, et commence à s'interroger sur ce qui l'a conduite à la folie. L'arrivée dans le laboratoire de son père d'une créature du crépuscule va remettre en cause bien des choses qu'elle tenait pour acquises, et ébranler durablement sa vision du monde.

Bien qu'elle ait déjà publié une cinquantaine de romans, Louise Cooper n'est pas un auteur très connu en France. Elle écrit des romans pour les enfants, les adolescents et les adultes, principalement de la fantasy ; les éditions Bragelonne ont réédité cette année en un volume sa trilogie la plus connue, intitulée le Maître du Temps, et les éditions Nestiveqnen ont déjà publié un autre de ses romans, Notre Reine des Neiges.
Dans le Sacre de la Nuit, elle nous entraîne dans un monde dont la technologie et le modèle social se rapprochent de notre XIXème siècle, avec quelques touches de surnaturel ici ou là. le récit est centré sur deux personnages, un homme et une femme, un être humain et un être surnaturel, et cet antagonisme se décline sous diverses autres formes dans le roman : l'amour et la haine, l'ignorance et la soif de connaissances, la sagesse et la folie. Louise Cooper veut manifestement nous faire toucher du doigt les contradictions qui déchirent l'être humain, chacun de ses personnages étant amené à faire des choix douloureux, lourds de conséquences sur leur propre personne mais aussi sur la vie de leurs proches.
Un roman qui commence avec de faux airs de récit d'exploration à la Jules Verne avant de se transformer en quête tragique aux résonnances universelles.

Une petite mention spéciale pour la couverture superbement illustrée par Sandrine Gestin.
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