"Comment oser "pondre " une critique sur ce texte inscrit au firmament de la littérature française ?" se demande Sylvaine dans le Forum ? Je le fais à sa place, à voix basse: je n'aime pas la
Colette narrative (celle de "
La maison de Claudine", tout comme ici de "
La naissance du jour"), elle m'agace. Évidemment, c'est remarquablement écrit, mais, avec ce style léché, habilement littéraire,
Colette joue de manière convenue et complaisante à la Femme de Lettres, ce qui – à mon sens - est indigne de son niveau. Bien sûr le commentaire est osé, mais c'est l'admirateur de la
Colette romancière, piquante, impertinente, audacieuse – à la fois « couillue », subtile et délicate (celle de «
Gigi », de «
Julie de Carneilhan », de
Chéri » notamment) qui s'exprime ici. Lorsqu'on est un être foncièrement singulier, atypique, il n'est pas aisé d'être soi-même jusqu'au bout. À partir d'un certain âge, on peut vouloir (ce qui est légitime) être reconnu, rentrer d'une certaine manière dans le rang.
Colette y est parvenue : présidente de l'académie Goncourt, elle sera la première femme en France à recevoir des funérailles nationales. Mais je suis intimement sûr qu'elle n'était pas dupe.
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