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Critique de Bouteyalamer


Résolu à lire Colette, je choisis l'un de ses livres les plus courts. L'auteure s'y montre libérée, hédoniste, se pare avec gourmandise de son innocence, revendique coquettement sa subjectivité, elle met sur le même plan son amour des bêtes et sa familiarité avec les écrivains à la mode de son temps. On sent la recherche de la séduction : « Cette fraîcheur de poudre d'eau, ce doux leurre, cet esprit de province, cette innocence enfin, n'est-ce pas l'appel charmant de la fin de la vie ? » (p 25) : oxymore, jeu de mots, allitération, philosophie de boudoir, « charmant » en effet. Elle sait aussi étonner : « N'importe quel amour, si l'on se fie à lui, tend à s'organiser à la manière d'un tube digestif » (p 49). Sa perception de la nature est fine, malheureusement gâtée par la prétention d'un style poète, contourné jusque dans la ponctuation : « La belle heure pour aller, dans la mer mal éveillée, où chaque foulée de mes jambes nues crève, sur l'eau d'un bleu lourd, une pellicule d'émail rose, quérir la litière d'algues dont je veux protéger le pied des jeunes mandariniers !... » (p 87).

Claude Pichois conclut ainsi sa préface : « La Naissance du jour célèbre la métamorphose d'un grand écrivain qui va désormais naviguer au plus près de soi, mais toujours en eaux profondes ». Diable. Pour moi, il aurait dû en rester à Baudelaire.

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