**** ROSINE « Une criminelle ordinaire » de
Sandrine Cohen (éditions du Caïman). Scénariste, réalisatrice, comédienne,
Sandrine Cohen publie son premier polar « Rosine », une criminelle ordinaire dans la Collection Polars des éditions du Caïman de
Jean-Louis Nogaro. le résumé. Clélia Rivoire est enquêtrice de personnalité, elle intervient quand un suspect est en passe d'être jugé. Elle ne cherche pas donc pas qui a tué, mais pourquoi ? Qu'est-ce qui fait qu'un jour un homme, une femme ordinaire, bascule et devient un criminel ordinaire ? Rosine Delsaux, une femme, une mère, une amie parfaite, tue un jour, ses deux filles. Elle les noie ! Elle ne sait pas ce qui s'est passé, comment a-t-elle faire ça ? Elle culpabilise, s'accuse d'être un monstre. On ne tue pas ses deux filles comme ça… Il y a forcément quelque chose dans la vie de Rosine qui a « permis » ce crime. Avec l'aide de Rosine, Clélia va rechercher quoi. Tarif : 13€. 236 pages
SEMPITERNELS SECRETS DE FAMILLE !
Ingérable mais brillante, Clélia Ravoire Enquêtrice de personnalité auprès des tribunaux n'aime pas le monde, et le monde le lui rend bien ! Les procédures, les règles officielles en forme de boulets obsessionnels… et les flics, sont pour elle autant d'entraves qui lui filent souvent la rage dans l'exercice de sa profession. Elle est énervante mais épatante, chiante et « border-line » ; mais on ne la refera pas ! Pour elle – à l'image des jeunes policières actuelles bossant toujours seule dans les Séries TV - les scellés sur une scène de crime ou un mandat de perquisition ne sont que des papiers en forme d'obstacles dans une enquête. Elle est justicière, grande gueule, picole pas mal, pète souvent un câble, se calme en s'envoyant en l'air façon solitaire ; punk attitude assurée et assumée ! Les personnes avec qui elle n'a pas de contentieux sont rares. Et pourtant ses fulgurances d'idées géniales obtenues aux forceps parfois, impressionnent sacrément.
Pour son premier polar,
Sandrine Cohen (comédienne, scénariste et réalisatrice) a choisi une héroïne qui va faire basculer un terrible fait-divers d'infanticide – proche de l'Affaire Véronique Courjault sur certains aspects * - en une analyse de secret de famille insoupçonné, si brillante et poussée à l'extrême, qu'on ne peut qu'être impressionné et questionné. le scénario est terrible avec Rosine, une maman trentenaire qui noie ses deux enfants dans la baignoire, soudainement, imprévisiblement, au cours du bain du soir. Devant ce double crime horrible et ce drame tellement fou, que peut-on dire après ? COUPABLE ! ET BASTA ! ET PERPETUITE ! Mais « Juger c'est comprendre » affirme Clélia Ravoire. A l'opposé de l'ancien ministre
André Malraux qui affirme lui « Juger, c'est de toute évidence ne pas comprendre, puisque, si l'on comprenait, on ne pourrait pas juger ! » Alors l'enquêtrice dit doucement : « Dans tout criminel, il y a un enfant à soigner. »
Et à force de forer au trépan dans la mémoire de toute la famille, Clélia comprend soudain pourquoi Rosine a tué ses deux filles. Et elle nous entraine alors comme dans un road-movie en quête de phrases captivantes et hypnotiques sur la route de la vérité, et des motivations. Responsable oui ! Mais pas que coupable ! Qui peut dire avec certitude qu'il connaît tout de lui-même ? de l'acte monstrueux à la Cour d'Assisses, ses jurés, et la fameuse « « intime conviction » nécessaire et suffisante pour envoyer un « coupable » à la guillotine jadis, on est happé par la ténacité et l'obsession de cette enquêtrice hors du commun qui telle une justicière fait jaillir le pourquoi du comment au cours d'une plaidoirie, intense, forte et belle à en chialer, que n'auraient pas renié des ténors du Barreau du style Pollack, Leclerc ou Dupont-Moretti. Un livre impressionnant pour un premier vrai polar !
Jean-Pierre
Tissier
* En Touraine : un déni de grossesse avait conduit une maman à tuer successivement ses nouveau-nés et les conserver dans un congélateur.
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