Héloïse

J'ai lu "Héloïse" il y a plusieurs semaines déjà et pourtant je continue à penser à ce roman. La première raison, c'est que j'ai particulièrement apprécié la plume de l'auteure et cette façon de nous faire rentrer "dans la tête" de son personnage. La seconde s'explique par le fait que ce roman me semble mettre en exergue une question fondamentale : "Comment donner ce qu'on n'a jamais reçu?". Travaillant dans le social, Héloïse n'a pas été sans me rappeler quelques adultes cabossés par la vie et leur enfance que j'ai pu rencontrés. Bon, heureusement, la question du meurtre ne se posait pas ! Toutefois, l'auteure est parvenue à décrire avec justesse cette croyance qui souvent les anime : une incapacité à être heureux mais surtout à le mériter.
Dans ce roman, Heloïse connaît de belles phases de répit mais pourtant elle met inconsciemment en oeuvre des mécanismes pour briser cet état. C'est presque plus facile pour elle quand c'est un élément extérieur qui vient briser son bonheur. Cela accrédite sa croyance.
La justesse dont fait preuve Ophélie Cohen pour nous décrire ce mécanisme m'a convaincue. Lire "Héloïse", c'est embarquer pour des montagnes russes émotionnelles. C'est aussi côtoyer la force et la fragilité , le gris clair et le gris foncé. C'est presque indescriptible tant c'est intense et surprenant. Présenté comme un roman noir, je ne suis pas pour autant certaine qu'il ne soit définissable qu'en ces termes. La dimension psychologique du personnage est tellement importante et intense qu'on finit presque par oublier les meurtres commis par Héloïse.
Quoi qu'il en soit, Ophélie Cohen fait désormais partie des auteurs que je vais suivre de près.