"
Fanny Hill, la fille de joie" de
John Cleland est un petit plaisir gourmand qui se savoure tel une friandise.
Il ne faut pas s'attendre à un texte d'un érotisme torride, ni à de quelconques outrances. Les scènes dépeintes ne présentent pas une grande originalité et sont finalement très sages. L'intérêt du roman est ailleurs.
Loin de la provocation facile et du cynisme d'aujourd'hui, loin de la vulgarité de certains récits,
Cleland s'attache à évoquer le plaisir dans sa forme la plus simple. Et son récit, poétique, parfois naïf, dégage un charme rafraîchissant et se révèle finalement plus troublant que bien des récits plus crus.
Le texte est très bien écrit, et il faut saluer la qualité de la traduction de Fougeret de Montbron, écrivain français libertin contemporain de
Cleland. D'ailleurs, il faut aussi souligner la pertinence et l'intérêt de la postface qui revient sur ce travail de traduction, qui s'il n'est pas intégral, est sans doute celui qui respecte le mieux l'esprit du récit de
Cleland, à savoir une ode au plaisir et à la sensualité.
Challenge petits plaisirs (8)
Commenter  J’apprécie         230