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Critique de svecs


C'est par hasard que je suis retombé sur cette série que j'avais ratée lors de sa sortie il y a 25 ans. Petit coup de vieux au passage, ce qui ne fait jamais plaisir. Ce pont dans la vase fait partie du genre de séries que l'on trouvait en abondance à l'époque dans la collection Grafica de Glénat: des séries fantastiques qui prenaient un soin particulier à composer un univers très marqué. Cette série ne fait pas exception. La présence de Sylvain Chomet (avant la brouille avec De Crécy autour de l'héritage visuel des Triplettes de Belleville) au scénario promet un concept original. En effet, Chevillard et Chomet imaginent un monde qui gravitent autour d'un pont qui surplombe une mer de vase. Société en pleine décomposition dominée par des "intellectuels" qui tentent de comprendre ce que sont les vestiges de la civilisation qui les précédaient. Mais ces maîtres auto-proclamés se sont contenté de confisquer tout accès au savoir et se sont enferré dans une interprétation fausse et fantaisiste du passé. Pire, ils entretiennent une société totalitaire et inégalitaire dans laquelle les femmes sont considérées comme des citoyennes de seconde zone.
Les premiers tomes sont toujours frustrants. Celui-ci ne fait pas exception, d'autant qu'il ne compte que 42 planches, ce qui est très court pour poser les bases d'un univers, développer une intrigue et présenter des personnages. Dès les premières pages, on ne peut que constater le soin apporté à la création d'un univers visuel steampunk et barré, auquel il ne faut pas toujours chercher trop de logique. L'idée de faire circuler les forces de l'ordre à dos de rhinocéros ou d'autruche est visuellement excellente mais n'a pas beaucoup de sens quand on se met à chercher la crédibilité. Ce premier tome tente donc de mettre en place une galerie de personnages, mais il n'y a guère de place pour qu'ils puissent véritablement exister au delà de quelques traits rapidement brossés. C'est tout le problème de ce type de bande dessinée qui, de par le rythme de parution et la pagination, se retrouve devant l'impossibilité matérielle de proposer un univers riche et des personnages fouillés. On sent un gros travail d'écriture et de composition pour inclure le maximum d'informations en un minimum d'espace, quitte à ce que l'ensemble sente trop la construction narrative et perde la spontanéité d'une bonne histoire. Et pourtant, cette histoire possède quelques atouts intéressants, mais trop peu mis en valeurs dans ce premier volume.
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