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Critique de Bazart


Ce désir de sonder la fragilité des " gros bras" est au coeur du livre de Nicolas Chemla, "Monsieur Amerique", autour d'une personnalité qui elle a vraiment existé: Mike Mentzer, sans doute un des plus inspirants Bodybuildeur de tous les temps.

Mentzer apparait tout au long des 600 pages que lui consacre l'auteur une personnalité complexe dans un corps hors-norme et le livre comme le film d'Amiel, fait également ressentir une fascination pour ces corps métamorphosés.

le livre de Chemla s'inscrit un peu de la veine de l'auto fiction de William Giraldi dont on avait parlé l'an passé. Et donne une vision fort différente du culturisme que celle que nous pourrions en avoir, loin des a priori, un peu comme l'avait également fait Rochdzy Zem dans le fort réussi Bodybuilders.

L'auteur dresse le portrait d'un athlète atypique, homme controversé, philosophe amateur et théoricien de l'entraînement sportif.

Soulever des fontes, Mike le fait depuis qu'il est petit, dans son garage familial alors même que cette activité était très mal vue par son père et les hommes qui trouvaient que ça ne faisait pas très viril.

Mentzer remporte ensuite le titre de Monsieur Univers à Acapulco au Mexique en 1978 avant de devenir bodybuilder professionnel, et deviendra aussi par la même occasion le rival d' un certain Arnold Schwarzenegger qui apparait sous la plume de Chemla sous un jour particulièrement peu avenant, cynique, mauvais, coureur de jupons, pas bien malin, prêt à tout pour gagner la mise..

Sportif reconnu, inspirant, passionné et jusqu'au-boutiste, Mentzer en revanche apparait comme aussi un véritable érudit. Et le livre dépasse très vite la simple peinture clinique d'un monde et ses rouages, pour aller sonder la psyché d'un personnage complexe et étonnant, loin de ne se consacrer qu'au relief bombé de leur musculation avec une discipline très exigeante.

le mythique Mike Mentzer, et son corps spectaculaire, qu'il affichait à la une des magazines est un vrai symbole du rêve américain des années 70-80 à travers un personnage hors du commun, qui cultivait certes le culte de la virilité propre tout en étant honnête passionné de culture orientale et de philosophie

À travers ce roman de l'adoration du corps, Mentzer semble être un personnage assez anachronique dans un milieu, dont on découvre tout au long des 600 pages, la petite cuisine pas reluisante: médecins peu scrupuleux, manageurs véreux, groupies sans cervelle...

Cette immersion dans l'univers fascinant du culturisme nous fait vivre l'époque bénie des gros bras plein de testostérone, luisants de produits bronzants. On est épaté par le travail documentaire de Nicolas Chemla rendant ce livre très riche et coloré pour raconter la naissance d'un monstres sacrés de ce qui était alors 'une toute jeune discipline, le bodybuilding.

Ce récit ,qui n'affiche jamais le cynisme ou le second degrés qu'on aurait pu craindre sur le sujet, est au final une plongée fascinante aux pays des souleveurs de fonte allie pour le plus grand plaisir du lecteur culte du corps et existentialisme montrant qu'on peut autant cultiver le corps et l'esprit dans un seul et même élan.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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