Entre deux autres, une petite relecture de ce classique du roman noir, histoire de retrouver avec plaisir Philip Marlowe, sur les traces d'un couple disparu.
On a dans
le grand sommeil, tout ce qui fait la quintessence du genre : un privé attachant, grande gueule, téméraire, incorruptible ; des poupées de grande classe, belles, séductrices, mystérieuses, parfois légères ou à courte vue ; des flics désabusés, dépassés, souvent en retard, corrompus ou regardant ailleurs ; et des méchants, truands, gros durs, petites frappes, premières gâchettes, pieds tendres ou gros bonnets.
Mais on a surtout avec
Raymond Chandler une atmosphère incomparable liée à cette Californie dont la variété de décors, d'Hollywood aux portes du désert, des parcs des belles villas aux rades miteux des coins de boulevards, va si bien à son intrigue et à ses personnages.
Enfin, on a une écriture ciselée, drôle, riche, ne cédant pas à la tentation du rebondissement futile de fin de chapitre mais emmenant son lecteur page après page au coeur d'une intrigue dont chaque page est un régal.
À lire par ceux qui croient encore que le noir est un genre mineur de la littérature.