Je vois au moins deux rapprochements possibles entre
Moravaginede
Blaise Cendrars et
Sous le soleil de Satan de
Georges Bernanos. le plus évident, mais peut-être le plus borgésien, je veux dire, celui sur lequel
Borges aurait brodé à l'infini : ils ont tous deux paru en 1926. le second rapprochement est bien plus profond, à moins que ce ne soit strictement l'inverse, et alors il ne sera tout au plus qu'universitaire, et touche à la figuration du double démoniaque, furieux rêve, dira
Bernanos de son livre, qu'il s'agit d'expulser à tout prix, alors que
Blaise Cendrars cite une lettre d'un certain Docteur Ferral, réel ou imaginaire quelle importance, qui affirme de l'auteur qu'il est à présent un «homme libre», puisqu'il est parvenu à se libérer lui aussi de son mauvais rêve, après qu'il a grossi en lui durant de nombreuses années, la première mention de ce qui était alors un texte intitulé
Moravagine, idiot (cf. p. 252, dans un autre intitulé Pro domo. Comment j'ai écrit
Moravagine) datant de novembre 1912. La guerre a littéralement traversé
Moravagine, et quelque chose de son écho assourdi semble gronder obstinément dans ces pages que l'on dirait écrites, bien au contraire de ce que nous en apprend leur genèse, d'une seule coulée, de boue bien évidemment.
Lien :
http://www.juanasensio.com/a..