Des travaux d'excavation d'une piscine à Savignac-de-Miremont en Dordogne mènent à une découverte archéologique majeure: deux squelettes, dont celui d'une femme, sont retrouvés dans une grotte aux murs couverts d'empreintes de mains auxquelles il manque des phalanges... S'inspirant des travaux de l'anthropologue italienne
Paola Tabet, ainsi que de l'essai
L'espèce fabulatrice de
Nancy Huston, entre autres,
Hannelore Cayre entreprend de remonter le cours du temps à la rencontre d'Oli, ou la dame de Winiarczyk telle qu'elle sera désignée, une jeune femme homo sapiens ayant vécu il y a trente-cinq mille ans. le récit alterne entre la conférence captivante que donne la paléontologue Adrienne Célarier sur la découverte venant d'être réalisée, et la vie d'Oli au sein de sa tribu, au temps aurignacien, alors qu'elle tente de prendre la place qu'elle désire dans un environnement où les activités qui la définissent, la chasse entre autres, sont strictement réservées aux hommes. Somme toute plus féministe que préhistorique, ce premier roman que je lis d'
Hannelore Cayre m'a ravie, tant par son humour que par ses réflexions en ce qui a trait à la construction des normes sociales. Évidemment, il est difficile d'imaginer qu'Oli et les siens aient pu s'exprimer comme l'auteure l'imagine, usant de mots tels que « chiant », « connerie », ou encore « gabegie » et « chimère », mais cela fonctionne, et facilite l'identification à cette héroïne en quête d'émancipation. Un roman qui me donne envie d'aller vers d'autres du même genre.
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