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Critique de frandj
Ayant lu récemment un roman d'Amos Oz évoquant les débuts de l'Etat d'Israël, je suis allé exhumer dans ma bibliothèque ce petit livre paru en 1965 ( ! ) dans l'excellente collection "Petite planète".
Cette monographie est très bien faite: précise, agréable à lire et, malgré sa brièveté, exhaustive. Elle souligne les particularités de ce pays qui appartient à la fois à l'Orient et à l'Occident, de cet Etat tout neuf qui se réclame d'un passé millénaire, de cet îlot juif dans un océan musulman, de ce petit miracle de prospérité perdu dans une région sous-développée.
Sur le plan historique, elle rappelle le calvaire séculaire des israélites en Europe (même avant la Shoah !), le projet sioniste et le chemin douloureux qui a conduit à l'indépendance d'Israël. L'auteur insiste sur le fait que, dès le début de "l'Aliyah" juive, donc largement avant 1948, les autochtones de Palestine se sont sentis très bousculés par la volonté farouche et le dynamisme des immigrants (qui contrastaient avec leur indolence et leur fatalisme traditionnels).
J’ai été frappé par l’esprit de ce livre. Et, à ce sujet, je voudrais faire un commentaire qui n’engage que moi. En effet, je voudrais souligner que, au fil des décennies, il y a eu un large retournement de l'opinion publique française à l'égard d'Israël.
Avant 1967, donc à l'époque où a été écrite cette monographie, le regard sur l'Etat juif était très bienveillant, notamment chez les gens ancrés à gauche: Israël, c'était David contre Goliath; c'était la modernité contre le conservatisme (voire l'immobilisme). Pourtant, les dirigeants hébreux de l'époque héroïque, à commencer par Ben Gourion, avaient déjà adopté une stratégie très intransigeante à l'égard des Arabes, sans que ça soulève ici une levée de boucliers.
Mais les points de vue ont changé en France après la guerre des six jours et surtout depuis que le processus de paix s'est trouvé définitivement bloqué, depuis que la droite dure s'est installée au pouvoir à Jérusalem, depuis que les "religieux" ont quasiment pignon sur rue en Israël. Comment en est-on arrivé là ? C'est simple. Le petit David est devenu un Goliath impitoyable; en Palestine, la force bafoue la justice. Les droits-de-l'hommistes français en sont ulcérés et critiquent très vivement la politique israélienne; j'admets fort bien ce type de position. Mais de plus en plus de Français (surtout à gauche) en viennent à contester l'existence même de l'Etat juif et, à mon avis, il y a là un vrai problème.
J'ai trouvé instructive la (re)lecture de cet opuscule: elle m'a permis de mieux apprécier le chemin parcouru par Israël, en soixante-dix ans. J'ajouterai que, quoique fort ancien, cet ouvrage peut être encore acheté sur Internet.
Cette monographie est très bien faite: précise, agréable à lire et, malgré sa brièveté, exhaustive. Elle souligne les particularités de ce pays qui appartient à la fois à l'Orient et à l'Occident, de cet Etat tout neuf qui se réclame d'un passé millénaire, de cet îlot juif dans un océan musulman, de ce petit miracle de prospérité perdu dans une région sous-développée.
Sur le plan historique, elle rappelle le calvaire séculaire des israélites en Europe (même avant la Shoah !), le projet sioniste et le chemin douloureux qui a conduit à l'indépendance d'Israël. L'auteur insiste sur le fait que, dès le début de "l'Aliyah" juive, donc largement avant 1948, les autochtones de Palestine se sont sentis très bousculés par la volonté farouche et le dynamisme des immigrants (qui contrastaient avec leur indolence et leur fatalisme traditionnels).
J’ai été frappé par l’esprit de ce livre. Et, à ce sujet, je voudrais faire un commentaire qui n’engage que moi. En effet, je voudrais souligner que, au fil des décennies, il y a eu un large retournement de l'opinion publique française à l'égard d'Israël.
Avant 1967, donc à l'époque où a été écrite cette monographie, le regard sur l'Etat juif était très bienveillant, notamment chez les gens ancrés à gauche: Israël, c'était David contre Goliath; c'était la modernité contre le conservatisme (voire l'immobilisme). Pourtant, les dirigeants hébreux de l'époque héroïque, à commencer par Ben Gourion, avaient déjà adopté une stratégie très intransigeante à l'égard des Arabes, sans que ça soulève ici une levée de boucliers.
Mais les points de vue ont changé en France après la guerre des six jours et surtout depuis que le processus de paix s'est trouvé définitivement bloqué, depuis que la droite dure s'est installée au pouvoir à Jérusalem, depuis que les "religieux" ont quasiment pignon sur rue en Israël. Comment en est-on arrivé là ? C'est simple. Le petit David est devenu un Goliath impitoyable; en Palestine, la force bafoue la justice. Les droits-de-l'hommistes français en sont ulcérés et critiquent très vivement la politique israélienne; j'admets fort bien ce type de position. Mais de plus en plus de Français (surtout à gauche) en viennent à contester l'existence même de l'Etat juif et, à mon avis, il y a là un vrai problème.
J'ai trouvé instructive la (re)lecture de cet opuscule: elle m'a permis de mieux apprécier le chemin parcouru par Israël, en soixante-dix ans. J'ajouterai que, quoique fort ancien, cet ouvrage peut être encore acheté sur Internet.
