Ce roman est totalement jouissif !
Lorsque
Gyles Brandreth fait de Robert Sherard le narrateur de son histoire, on ne peut déjà qu'admirer l'idée. C'est donc par le témoignage de Robert qu'on accède à cette aventure tumultueuse que mène subtilement son grand ami
Oscar Wilde. En accompagnant intimement celui-ci durant toute son enquête, on (re)découvre véritablement un personnage fabuleux de cette fin du 19ème siècle ! Des promenades en cab aux receptions mondaines, tout y est ! On est emporté dès la première page autant par les personnages et l'atmosphère londonienne qui nous sont rendus avec un réalisme hallucinant, que par le style et l'intrigue. Les premiers mois d'amitié entre
Oscar Wilde et
Arthur Conan Doyle sont décrits comme si on y était et quelques bons mots de
Sherlock Holmes parsèment le récit... Dans les dialogues, on retrouve des phrases qu'
Oscar Wilde a réellement écrites (et que l'on retrouve, pour l'une ou l'autre, dans
le portrait de Dorian Gray (qu'il est en train d'écrire au moment du récit)) et c'est avec délectation que je me suis plongée dans les diverses références à Dickens,
Wordsworth (dont Robert Sherard est l'arrière petit-fils), Congreve, etc.
A côté de ça, l'intrigue est très bien dévoilée au fil du récit, de sorte que l'on soupçonne tour à tour chaque personnage du roman. Et on a aussi droit à des notes de bas de page très enrichissantes et loin d'être encombrantes.
Gyles Brandreth donne réellement corps au personnage d'
Oscar Wilde, dandy et gentleman fascinant et l'enquête est donc d'autant plus captivante que l'auteur a totalement cerné le personnage, rendant le tout d'une crédibilité effarante !